Entretien avec Luc-Michel Fouassier

Publié le par Martine

 

Luc-Michel Fouassier est l’auteur du dernier recueil de nouvelles paru aux éditions Quadrature « Histoires Jivaro ». Il a accepté bien volontiers de nous parler un peu de lui, de son action pour la reconnaissance de la nouvelle et de son recueil.

 

Luc-Michel Fouassier, qui êtes-vous ?

« Né en mai 1968, je vis non loin des pavés en région parisienne où je suis enseignant en école élémentaire. J’écris depuis plus de vingt ans et je suis publié depuis presque six ans dans des recueils collectifs de nouvelles primées en concours et édités chez Harfang, Rue Saint-Ambroise ou encore Sol’Air. Les éditions Rue Saint-Ambroise ont d’ailleurs été les premières à publier quelques « Histoires Jivaro ». Je suis aussi l’auteur de deux romans et j’ai deux autres recueils en stock ! Mon frère, Eric Fouassier, écrit également des romans et des nouvelles, dans un style différent du mien, sur d’autres centres d’intérêts et dans une autre recherche littéraire même si nous avons des goûts communs. Il faut dire aussi que lorsque nous étions enfants, nos parents ne nous ont jamais refusé l’achat d’un livre. Le livre représentait une valeur forte à la maison. Nous échangions beaucoup autour de nos lectures. C’était une réelle ouverture d’esprit et sur le monde. »

 

Vous écrivez des nouvelles et vous agissez pour faire reconnaître ce genre littéraire. De quelle manière ?

« Conseiller municipal à Ozoir-la-Ferrière, je siège à la commission culture avec une délégation de gestion de l’évènement littéraire. En 2006, ma première action a concerné l’organisation d’un concours de nouvelles amateurs. Après une première édition en Ile de France, nous l’avons ouvert à l’ensemble du pays l’an dernier sous la présidence de Philippe Grimbert, un gars super sympa.

En 2008, j’ai monté un Salon du livre et de la nouvelle à Ozoir présidé par Nathalie Rheims, qui s’est déroulé les 15 et 16 novembre derniers. Ce Salon est associé au concours de nouvelles présidé, lui, par Georges-Olivier Châteaureynaud et j’ai créé le Prix Ozoir’Elles qui récompense un recueil de nouvelles déjà publié. Présidé par Régine Déforges, le jury était composé de Victoria Bedos, Véronique Genest, Macha Méril, Annick Geille, Noëlle Châtelet, Emmanuelle Urien et toutes les Ozoiriennes associées au vote. J’avais sélectionné les recueils « Les jardiniers » de Véronique Bizot (Actes Sud), « La fortune de l’homme » d’Anne Brochet (Le Seuil), « Décalages » de Martine Delerm (Fayard) et « Cruels, 13 » de Luc Lang (Stock). Seul homme à concourir, c’est lui qui a obtenu le premier Prix Ozoir’Elles.

J’ai voulu ce Salon pour mettre la nouvelle à l’honneur et dans un esprit d’ouverture à tous, de l’écrivain amateur à la tête d’affiche. Parmi les invités, nous avons accueilli des personnalités telles que Simone Veil, invitée d’honneur, ou Annie Saumont nouvelliste de grand talent. Ce Salon est désormais référencé sur Livres Hebdo et notre objectif à présent est de le pérenniser. »

 

Vous venez de publier « Histoires Jivaro » chez Quadrature, un recueil de 100 nouvelles de 100 mots. Comment et pourquoi un tel défi ?

« L’idée m’est venue à partir du texte « Filature ». Au départ, je voulais en faire une nouvelle. L’histoire d’un homme qui a pris l’habitude de prendre les gens, essentiellement des femmes, en filature. Jusqu’au jour où sous le charme de celle qu’il suit, celle-ci se gratte le derrière un instant. Ce qui stoppe complètement ses filatures. L’idée couchée sur le papier m’a donné un texte très court. J’ai compté les mots. Il y en avait un peu plus de 100. J’ai donc remanié ce texte de manière à n’avoir que 100 mots. C'était bien, mais qu’en faire après ? A partir du titre « filature », j’ai donc cherché des mots en –ure et je me suis lancé le défi d’écrire 100 nouvelles de 100 mots dont chaque titre est un nom se terminant par –ure.

Au début, c’était difficile. J’arrivais souvent à 180 mots. Mais très vite, j’ai ramené ces textes à 100 mots et même, à deux ou trois reprises, la nouvelle comptait pile ses 100 mots ! En fait, une fois que j’avais l’idée, j’écrivais très vite, en 1h30 ou 2 heures. C’est une écriture rassurante. On ne peut pas s’écarter et il faut bien savoir où on veut aller. La plus grosse contrainte a été de faire en sorte que cela soit vraiment des nouvelles. Je me suis orienté vers des nouvelles à chute et je devais éviter à tout prix d’en faire des billets d’humeur. Le plus intéressant consistait à dérouler une histoire dans un si petit espace, saisir l’importance des mots et de la ponctuation. L’écriture de ce recueil m’a beaucoup appris. Tout doit faire corps. Rien n’est gratuit. On ne peut pas s’écarter de son sujet. Entre le début et la fin de la nouvelle, le fil est assez court. C’est un travail d’écriture très formateur.

A présent le recueil est disponible dans toutes les bonnes librairies et cela marche bien. J’ai eu un très bon écho sur RTBF, la télévision belge. Quadrature a fait un très gros boulot de mise en page et je les en remercie. Dans les mois prochains, je participerai au Salon du livre de Bruxelles puis à celui de Paris où je réserve une surprise à mes lecteurs. »

 

Pour en savoir davantage sur cet excellent recueil de nouvelles, retrouvez sa critique ce soir à partir de 21 heures sur Culturofil.

Comme tous les recueils des éditions Quadrature, "Histoires Jivaro" est disponible auprès des Lectures de Martine.

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N
Je vais bien, merci, je continue à travailler mon tapuscrit et... ouf... j'en vois la fin... ^^Amitié.
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M
<br /> J'espère que nous pourrons le lire très bientôt alors! Merci Nathalie et bonne chance! Le plaisir de te lire nous manque!<br /> <br /> <br />
N
Très intéressant, ce défit...
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M
<br /> N'est-ce pas, Nathalie? Comment vas-tu?<br /> Martine<br /> <br /> <br />
D
waouh c'est drolement bien...bizzz à+
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L
Ce monsieur est très dynamique! Je vais chercher son livre. Merci!
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