Cherche auteur désespérément
D'abord sceptique quant à cette lecture, j'ai très vite changé d'opinion au fur et à mesure que je tournais les pages de
ce sympathique roman de Debra Ginsberg publié aux Presses de la Cité. En effet trouvant de prime abord certaines similitudes avec le fameux "le Diable s'habille en Prada" à la différence près
qu'ici l'action se déroule dans le mieu de l'édition, je n'ai pas mis très longtemps à adhérer à tout ce qui arrive à cette chère Angel aux prises avec une responsable d'agence d'auteurs des plus
diaboliques!!!
Angel vient de perdre son emploi à la librairie de son amie Elise qui, au vu de la conjoncture économique, est contrainte de fermer les portes de son établissement. Sur les conseils de son petit
ami Malcolm, auteur en puissance, elle se fait engager chez Lucy Fiamma qui dirige son agence littéraire d'une poigne de fer. Passionnée par les livres et la lecture, lectrice tous azymuths,
Angel croule très vite sous les ordres incessants et souvent contradictoires de son employeur. Dans un bureau où le chacun pour soi est de rigueur, elle ne peut pas compter sur un quelconque
soutien de ses collègues de travail et, encore moins, de Malcolm jaloux de ses réussites en termes de découverte de nouveaux auteurs talentueux. De plus alors qu'une belle histoire semble naître
avec l'un d'eux, Damiano Vero, Angel commence à recevoir des chapitres d'un livre "Cherche auteur désespérément" distillés à compte gouttes par son auteur qui, bien que se prétendant "grand
romancier", tient à garder son anonymat. De plus en plus troublée par les étranges ressemblances existantes entre l'avancée de ce roman et ce qu'elle vit à l'agence, Angel va devoir mener une
enquête des plus ardues et remettre bien des pendules à l'heure de sa propre vie.
J'ai vraiment apprécié cette lecture, à l'écriture fluide et très agréable, qui mêle avec une belle réussite fiction et réalité. Le milieu de l'édition y est décrit sans aucune concession et
pourtant on comprend sans peine les sentiments d'Angel partagée entre son amour et sa conscience professionnelle pour un travail qui lui plaît tellement.
Et même si on sait pertinemment que ce roman relève de la fiction, on se surprend à espérer qu'il ne soit vraiment... qu'une fiction!