Sous-titré
«Mémoire d’un enfant soldat», ce livre publié aux éditions des Presses de la Cité est le témoignage bouleversant de Ishmael Beah un jeune garçon né en Sierra-Leone en 1980. Jusqu’en 1993, c’était
un jeune garçon comme des millions d’autres pour qui «jouer à la guerre» n’était qu’un jeu. Jusqu’à cette année-là, 1993, où toute sa vie va basculer comme ça, du jour au lendemain. Alors qu’il se
rend dans une ville voisine pour prendre part à un spectacle de jeunes talents, ses parents sont tués. Commence alors pour le jeune Ishmael une vie d’errance et de privations dans son pays ravagé
par la guerre. Au hasard de ses déplacements, il se laisse enrôler par l’armée. Drogué au «brown brown» un mélange de cocaïne et de poudre à fusil, Ishmael apprend à égorger, torturer, mutiler. Son
seul compagnon reste son AK-47. Sans modèle à suivre, privé de tout repère moral, il devient peu à peu insensible, incapable de réfléchir, et surtout, transformé en véritable machine à
tuer.
Tout cela va durer quatre ans. Il va finalement trouver son salut grâce à une mission humanitaire qui va lui permettre de quitter l’armée et, tout doucement, de redevenir un être humain à part
entière. En 1998, il arrive aux Etats-Unis où, à force de patience et d’obstination, il va pouvoir reprendre et terminer ses études. Entré au Human Rights Division Advisory Committee, il donne des
conférences pour des ONG s’occupant d’enfants victimes de la guerre. Ishmael Beah est également intervenu lors de la conférence de Paris organisée par l’UNICEF en mars 2006.
Bien qu’un peu sceptique au départ, je me suis laissée tenter par ce témoignage cruel mais tellement porteur d’espoir et je ne le regrette pas. C'est fort, ça parle au coeur et ça interroge. Alors,
oui, il faut parler de ce livre et de la situation inhumaine de ces enfants!