Riccardino
Voilà. C'est fini.
Je savais que cela arriverait depuis la disparition du Maestro, Andrea Camilleri, en juillet 2019. Et même si j'ai lu cette dernière enquête de mon cher commissaire Montalbano lors de sa parution chez Sellerio Editore Palermo un an plus tard, sa publication en France sous la traduction de Serge Quadruppani chez Fleuve Editions signe pour de bon la fin de cette série tant appréciée.
Né le 6 septembre 1925 à Porto Empedocle en Sicile, Andrea Camilleri a écrit pas moins de 31 enquêtes et un nombre infini de racconti (courtes histoires et/ou nouvelles) pour le commissaire Salvo Montalbano, son adjoint Mimi Augello, l'inspecteur Giuseppe Fazio et l'indispensable agent d'accueil, Catarella. Pour ne pas laisser son commissaire sicilien errer dans l'inconnu après sa mort, l'écrivain sicilien a écrit cette dernière histoire, l'ultima, en 2005 à l'âge de 80 ans. Elle parait chez nous cette année pour célébrer le centenaire de Camilleri.
Allez! Trêve de blabla, pensez-vous peut-être. Que se passe-t-il dans cette enquête?
Tout d'abord je me dois de vous dire mes quelques regrets. Pour l'absence remarquée de Mimi. Pour les éternelles disputes avec Livia, la fiancée génoise du commissaire qui vit dans le Nord, à Bocadasse. Disputes et accrochages, il y a mais moins spectaculaires à mon avis même si... Pour l'enquête en elle-même qui passe un peu au deuxième plan.
Cependant tout ceci ne fait pas le poids face à la teneur et à la qualité de l'histoire. Pour cette dernière, Camilleri nous offre une construction particulièrement originale, surprenante, à la manière de son maître en écriture, Luigi Pirandello, autre auteur classique sicilien de renommée mondiale.
Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le véritable bonheur de lecture de ce roman. Sa saveur unique aux doux accents de nostalgie. Son humour, toujours présent. Ses personnages terriblement attachants. Sa Sicile unique et personnage à part entière dans l'oeuvre de Camilleri. Et bien sûr son commissaire qui a pris un coup de vieux certes, qui se laisse un peu dépasser par les événements à certains moments, pas toujours franc du collier (il faut bien le reconnaître), mais homme de valeurs et d'honneur assurément.
Ciao Montalbano!