Kintsugi

Décidément, les éditions La Fosse aux ours révèlent de bien belles pépites littéraires. C'est le deuxième roman publié chez cette maison lyonnaise que je lis pour les 68 premières fois et je suis à nouveau touchée au coeur, émue comme c'est pas permis.

Ce beau roman, "Kintsugi", nous est offert par Isabel Gutierrez. 

Kintsugi, c'est le nom de cet art ancestral japonais qui consiste à redonner vie à des céramiques ébréchées en les sublimant avec de la poudre d'or. Cette technique hyper-délicate permet ainsi de souligner les fissures en les enjolivant et en les valorisant au lieu de les cacher. 

Et c'est exactement ce qui se passe avec les personnages de ce roman, tous blessés par la vie, tous marqués par des événements qui les ont brisés, et qui, après une longue traversée sur l'Atlantique à bord du trois-mâts du Père Jaouen vont peu à peu se reconnaître, reconnaître leurs failles, affronter le poids des secrets qui les écrase et les empêche de vivre et renaître à eux-mêmes tels qu'ils sont vraiment, avec leurs blessures, leurs failles et leur authenticité.

L'écriture de ce roman est belle, sincère, sensible et empreinte d'une douce poésie. On suit le parcours d'Angèle, quinquagénaire qui a décidé de partir avec un simple sac sur le dos. Avec cette femme, on embarque à bord du trois-mâts du Père Jaouen. Avec elle, on fait la connaissance de ses compagnons de route, Manuela, Louise, Gino et les autres, écorchés, cherchant à se retrouver sans rien perdre de ce qu'ils étaient jusqu'alors.

Ce beau roman, cette belle histoire m'a doucement mais sûrement imprégnée de ces destins malmenés. Elle m'a comme apporté un certain apaisement, une envie de poursuivre l'aventure de la vie, moi aussi. Et, rien que pour ça, je vous invite grandement à la découvrir à votre tour.