Pleurer pour un rien, c'est déjà beaucoup

Je déclare ouverte ma première participation à l'aventure littéraire Mes premières 68. Et ça démarre fort avec ce roman en vers libres de Chloé Lume, "Pleurer pour un rien, c'est déjà beaucoup", paru aux éditions Sarbacane.

Qui dit Premières 68 comprend lectures pour les ados. Avec ce roman, la cible est claire et nette, parfaitement définie. Il n'empêche que cette lecture convient également très bien à leurs parents, voire grands-parents comme moi dans quelques années!

Adèle et Nilo s'aiment. Comme on peut s'aimer quand on a 17 ans et qu'on vit sa première histoire. Avec fougue, tendresse, douceur, et des émotions très fortes. Leur première fois s'est passée dans l'émotion, la beauté, le rire aussi quand ils se sont rendu-compte que leur préservatif n'était pas correctement posé. Seulement voilà. Ces deux-trois minutes sans protection ont suffi pour qu'Adèle tombe enceinte. Tombe, quelle drôle de façon d'exprimer ce bouleversement total de son corps, de sa vie. 

Alors quand Nilo tombe aussi, et de tout son coeur, dans ce tumulte qui submerge Adèle, la jeune fille se sent comprise, rassurée. Ensemble ils vont pouvoir faire face, à leurs familles, leurs amis, cette chère Tata Olga meilleure amie d'Adèle, leurs camarades et peut-être aussi à ce petit être qui s'est invité dans leur histoire d'amour.

Je ne vous cache pas l'émotion ressentie à cette lecture. Des larmes ont coulé. Des rires ont fusé. Des craintes se sont matérialisées. D'une écriture d'une grande poésie, en vers libres et touchants, Chloé Lume nous fait partager la réflexion d'Adèle et Nilo, leurs envies, leurs peurs, leur complicité et leurs différents. Leurs sentiments qui, quoi qu'ils en pensent, disent ou souhaitent, vont forcément évoluer. 

C'est une situation à la fois tristement banale et formidablement unique que l'histoire d'Adèle et Nilo. Et, malgré tout ou pour cette raison justement, c'est une belle histoire que Chloé Lume nous offre là.