Sarah

Publié le par Martine

Sarah

Depuis le temps que je lis des nouvelles, jamais encore je n'ai reçu un tel uppercut qu'avec celle-ci, née de la plume concise et percutante de Louise Rousseau.  En quelques courts chapitres, la nouvelliste restitue une ambiance, une époque, des événements dramatiques d'une rare intensité et un destin qu'on rêverait autre et qui pourtant est celui vécu par des milliers d'enfants.

C'est une époque trouble, non datée, mais qui n'est pas sans nous en évoquer une autre, bien trop précise et tristement inscrite dans l'Histoire du 20e siècle. La petite Sarah et sa mère doivent partir, abandonner tout ce qui constituait leur vie, fuir. Commencent des jours noirs, remplis d'inquiétudes pour la mère, d'incompréhensions chez la fillette. Le destin s'acharne. Aux jours noirs succèdent les jours d'horreur, de souffrance, l'enfermement. Jusqu'à la fuite ultime.

L'image de couverture de cette nouvelle parle d'elle-même. Le prénom de la fillette est sans équivoque. Le meilleur atout de ce récit, c'est justement que ce soit une nouvelle. C'est bref, concis, sans fioritures. Direct. Louise Rousseau ne nous épargne rien. Elle va droit au but, nous vise en plein coeur et nous atteint. Evidemment.

Les émotions sont parfaitement transmises et maîtrisées. Les décors terriblement réalistes. On plonge dans l'horreur absolue. Et on a du mal, beaucoup de mal à reprendre son souffle, une fois arrivé à la fin de cette lecture incroyable. Sonné. K.O. Voilà comment cette nouvelle nous laisse. Du grand art.

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