Les ingratitudes de l'amour

Publié le par Martine

Les ingratitudes de l'amour

Première participation au Mois anglais avec ce roman savoureux de Barbara Pym que les éditions Belfond republient dans leur collection Vintage. Piquant, drôle, teinté d'hypocrisie, de méfiance ou de trop grande confiance, telles sont quelques-unes des nombreuses qualités de cette histoire délicieusement kitsch.

En 1960, lors d'un colloque autour de l'écriture et de la littérature, Dulcie Mainwaring fait la connaissance du séduisant professeur, écrivain et rédacteur en chef d'une revue littéraire, Aylwin Forbes et de Viola, jeune femme pingre et intéressée qui ne cache pas la liaison qu'elle a entretenu avec Aylwin. Ce qui interpelle Dulcie et la pousse à rechercher son amitié. Ce dont Viola va faire grand usage.

Mais pour l'instant Dulcie se remet tout juste de sa rupture avec Maurice, artiste et responsable d'une galerie d'art et si elle est attirée par Aylwin, elle entend bien prendre le temps de mieux le connaitre d'abord. De plus elle doit accueillir sa nièce qui vient étudier à Londres et l'organisation de cette "cohabitation" l'occupe passablement.

Quant à Aylwin, bien que séparé de sa femme, il est toujours marié. Une séparation dont Viola voudrait tirer partie malgré le désintérêt évident du professeur de littérature qui semble préférer, et de loin, l'attrait de la jeunesse.

J'ai beaucoup ri en lisant ce roman de Barbara Pym. Parfois franchement mais souvent jaune aussi. Avec un talent évident, l'écrivain décrit des personnalités ambiguës, troubles, tantôt émouvantes dans leur quête désespérée et vouée à l'échec, tantôt agaçantes pour les mêmes raisons. La société anglaise est étudiée dans ses moindres détails et dans le respect de ses traditions (la sacro-sainte heure du thé par exemple). Et puis il y a toute cette hypocrisie dans ce qu'on dit ou qu'on ne dit pas, qu'on aimerait mais dont on prend offense dès que cela se produit, la curiosité mal placée (voire malsaine) pour la vie d'autrui simplement pour remplir le vide abyssal de sa propre existence.

Une excellente évocation de la vie londonienne des années 1960.

Les ingratitudes de l'amour
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F
"Des femmes remarquables" ne m'avait pas totalement convaincue mais il faudrait que je persévère, pourquoi pas avec celui-ci ? bonne semaine!
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M
Pourquoi pas en effet? :-)
R
oh tout un roman qui semble interessant...et cynique...;)
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M
Cynique, c'est bien le mot! Merci Rachel