Nici garde ses moutons

Aujourd'hui, pour son challenge Christmas Time, MyaRosa nous propose de partager une nouvelle ou un roman sur le thème de Noël. Une belle occasion, pour moi, de vous parler de cette nouvelle que son auteur, Jean Gill, m'a permis de lire dans sa traduction française de Laure Valentin.

En cette froide nuit de Noël 1157, Nici le chien de berger au long pelage blanc surveille du coin de l'oeil son troupeau de moutons et brebis tout en profitant de la douce chaleur de la bergerie pour "papoter" avec Peldolce, sa compagne, et leurs chiots. Alors que, dehors, le vent gronde et se fait menaçant, l'arrivée inattendue de Musca, jeune fils du château âgé de 6 ans, invite Nici à raconter sa vie de chien de berger en Aquitaine à ses petits, appelés à suivre sa trace un jour. 

Commence alors le récit de Nici, loin d'être aussi "stupide" que son nom le sous-entend, mais au contraire bon, attentif et généreux, de sa naissance à ses premiers mois partagés avec ses frères et soeurs dont il sera bientôt séparé, guidés par sa mère et Pastor Jehan, son berger qui va lui inculquer les bases de son "métier" et son départ avec Malabric, berger malhonnête, son nouveau maître qui va lui faire vivre les pires moments de sa jeunesse...

Complètement différente de mes lectures de ces derniers mois, cette nouvelle m'a beaucoup appris sur la vie en montagne en ce début du Moyen-âge, l'attention portée aux animaux et aux chiens en particulier, la toute puissance du châtelain sur ses vassaux, parmi lesquels les bergers,  et les croyances et légendes qui rythmaient alors les existences. La fourberie, la méchanceté gratuite y côtoient l'indulgence et la bonté et nous offrent ainsi une histoire sensible et émouvante de la plus haute qualité qui ne nous dévoile qu'en toute fin le lien qui relie désormais Nici à ses nouveaux propriétaires. Une qualité supplémentaire pour cette nouvelle qui maîtrise vraiment toutes les règles de ce genre littéraire à part entière.

On y partage des valeurs essentielles. On y découvre les bons et les mauvais côtés du caractère de l'homme, des comportements qui l'honorent à ses attitudes les plus viles. Et, par la voix humble de Nici, on y partage en douceur, en confiance et en simplicité le sens même de la vie, celui sacré de la nuit de Noël.