Review Party Un cuore in diviso
A cause de mon étourderie ou par fatigue, j'ai lu ce roman de Silvia Mero fin septembre pensant (à tort) que la lecture commune avait lieu au début du mois. Ce qui n'était pas le cas, m'a précisé l'auteure, et qui m'a un peu inquiétée, cette date du 27 octobre me semblant alors assez lointaine et craignant d'avoir oublié cette histoire.
Or il n'en a rien été. Bien au contraire! Et j'aurais dû vraiment faire confiance à mon ressenti de lectrice, aux émotions éprouvées à cette lecture car, à peine, ai-je revu la couverture, immédiatement tout m'est revenu en tête (et en plein coeur).
Comment avoir eu peur d'oublier le major Mattew (Matt) Gallagher, qui revient aux Etats-Unis après 4 ans en mission à l'étranger? C'est complètement impossible. Cet homme, dur et froid au premier abord, est de ceux qui laissent une trace, une personnalité dont on se souvient inévitablement.
Matt s'est engagé dans les Marines pour honorer une promesse faite à son père avant qu'il ne meure. Pas forcément attiré par cette carrière militaire au début, par son acharnement et la force de sa volonté, il s'est adapté à cette existence hors normes, exposée à tous les dangers. Et encore plus depuis que sa mère a trouvé la mort lors d'un cambriolage qui a mal tourné. Complètement désabusé, indifférent à tout ou presque, Matt n'attend plus rien de la vie si ce n'est de la perdre.
Mais cette option n'est pas à l'ordre du jour du récit que nous offre à lire Silvia Mero. En effet l'auteure s'amuse à mettre sur la route de Matt la doctoresse Pierce qui, en plus de vouer son existence à soigner les soldats américains blessés aux combats, va également être celle qui va accompagner le major dans son retour à la vie, l'aider à vaincre ses démons intérieurs, lui donner foi à nouveau en l'existence et lui montrer/démontrer que lui aussi peut prétendre au bonheur.
Alors, bien sûr, cela ne se fait pas d'un coup de baguette magique. On est bien loin ici d'une simple romance sentimentale même si certains ingrédients y sont évidemment présents. Non, Silvia Mero nous fait entrer par la petite porte dans cet univers très masculin, dur et volontiers cruel. Mais avec une écriture tout en simplicité et d'une grande authenticité, elle parvient à y glisser une part de douceur, de sensibilité, d'humanité qui attendrissent cette histoire, la rendent plus supportable, plus accessible et plus belle. Certaines scènes y sont s'ailleurs particulièrement savoureuses.
Alors non, vraiment, je n'ai pas oublié et je n'oublierai pas le major Gallagher.