Il sanguinaccio dell'Immacolata
Voici aujourd'hui le roman qui restera sans aucun doute MA lecture de ce Noël 2019, terminée juste à temps hier soir! Ce roman, c'est la (déjà) troisième enquête de la vice-questeure Maro Pajno avec qui je viens donc de faire connaissance sous la plume de Giuseppina Torregrossa pour les éditions Mondadori. Roman dont j'ai du mal à traduire le titre puisque, comme vous allez le voir ci-après, le "sanguinaccio" est une spécialité pâtissière sicilienne faite à base de sang d'animal et de sucre qui n'a aucun équivalent en France.
L'histoire se passe à Palerme entre le 8 décembre, jour de la célébration de l'Immaculée Conception et le 1er janvier, période où les Palermitains se retrouvent volontiers autour des tables de jeux privées et publiques pour à la fois fêter la fin de l'année et préparer la nouvelle sous de bons auspices. Du moins le souhaitent-ils ainsi...
Ce 8 décembre-là au petit matin, la pâtissière Saveria Russo a rendez-vous avec son frère pour l'aider à préparer le sanguinaccio qui se déguste traditionnellement ce jour-là, son apprenti étant malade. Sauf que ce n'est pas son frère qui se présente à la pâtisserie mais un homme que Saveria prend d'abord pour un vagabond avant de comprendre, trop tard, qu'il est là pour la tuer! Pourquoi? C'est ce que la vice-questeure Maro Pajno va devoir découvrir, sous la pression de son supérieur, le questeur Bonnomo et avec l'aide de son équipe dont le sympathique inspecteur Fedeli (qui porte bien son nom).
Il se trouve que Maro a du mal à se remettre de sa récente rupture avec son amant Sasa, qu'elle se console en mangeant tout et n'importe quoi n'importe quand. Ce qui a pour conséquence quelques kilos de trop qui aggravent encore sa mauvaise humeur en plus de subir les commentaires aigres-doux de sa mère.
Il se trouve aussi que la victime, Saveria, est la fille d'un chef mafieux connu à Palerme. Que la piste d'un crime pour vol suspectée d'abord (à cette heure-là, la pâtisserie n'était pas ouverte et la caisse encore vide) est vite abandonnée. Et il se trouve encore que la vice-questeure Maro Pajno est spécialiste des féminicides et qu'elle se fait un point d'honneur à résoudre cette affaire et à rendre à Saveria sa dignité de femme.
Tous les ingrédients sont ici réunis pour que cette enquête me passionne et me donne envie de lire les deux précédentes (ce que je ferai très certainement!) Et je ne parle pas d'ingrédients sans raison. L'histoire se déroule sur trois dates importantes en Italie, et en Sicile particulièrement : le 8 décembre fête de l'Immaculée Conception, où l'on cuisine également les cucciddati (ou buccellatti, biscuits au miel dont ma belle-mère nous régalait), les chicchi (haricots secs) pour la Sainte Lucie le 13 décembre et les fameux cannoli pour Noël. Trois dates, trois parties, trois avancées dans l'enquête et trois recettes (quatre avec celle du sanguinaccio) que Giuseppina Torregrossa nous offre généreusement.
J'ai également beaucoup apprécié de suivre la vice-questeure dans les quartiers de Palerme à bord de sa vespa ou en voiture de service avec l'inspecteur Fedeli et de passer ces quelques jours de décembre à la découverte de ces traditions siciliennes. La cerise sur ce beau gâteau étant la résolution de l'enquête et les bonnes résolutions que Maro prend le 1er janvier. Mais de cela, je ne dirai rien!
Je compte cette lecture pour les challenges Christmas Time chez MyaRosa et Polars et thrillers chez Sharon.