La mort à Venise

Publié le par Martine

La mort à Venise

Première lecture faite pour le challenge Les feuilles allemandes que Eva organise en novembre et gros coup de coeur pour cette nouvelle (ou court roman) que Thomas Mann a publié en 1912 "La mort à Venise". Roman dont je me suis souvenu en le lisant avoir vu également le magnifique film qu'en a tiré Luchino Visconti et dont je garde aussi un très beau souvenir.

Que dire de ce roman? Qu'il dérange? C'est sûr. Mais en disant cela, on a tout dit et rien dit vraiment. Pourquoi dérange-t-il? 

En ce printemps 1911, Gustav Aschenbach, écrivain d'un certain âge, aux principes rigides et aux idées bien arrêtées, en séjour dans la Sérénissime croise le chemin de Tadzio et se sent irrémédiablement attiré par la beauté, le charme qui se dégage du jeune garçon. Cette attirance somme toute physique va d'abord heurter les convictions de Aschenbach. Il se refuse à y donner suite. Mais peut-on lutter contre ce qui ressemble à s'y méprendre à un coup de foudre, une passion fulgurante qui s'impose ainsi?

Aschenbach ne sait pas, ne peut pas résister et inlassablement recherche toutes les occasions possibles pour croiser, rencontrer à nouveau le jeune Tadzio. Sans forcément vouloir lui parler d'ailleurs, son attirance se révélant davantage dans la beauté troublante du garçon. A l'image d'un tableau, d'une oeuvre d'art qui nous subjugue et dont la vision nous émeut mystérieusement.

Je me souviens du sentiment de paix, de sérénité et de nostalgie ressenti après avoir vu le film. J'ai retrouvé cette sensation dès les premières lignes du roman. J'ai été comme transportée. Une remontée dans le temps, quelques jours à Venise la troublante, la mystérieuse dont le charme et la mélancolie qu'elle inspire au vieil homme sont si justement partagés. A se demander parfois qui émeut le plus le vieil écrivain? Tadzio ou la Sérénissime?

Ce court roman est divinement bien écrit. C'est à lui seul un merveilleux voyage dont on garde en tête les images bien après avoir refermé l'ouvrage.

J'ai eu le plaisir de retrouver cette superbe écriture dans les deux nouvelles publiées également dans ce recueil. "Tristan" une réflexion sur la possibilité pour une jeune femme de vivre de son art de musicienne ou de "rentrer dans les rangs". Et "Le chemin du cimetière" l'interrogation que Thomas Mann pose en substance sur le courage de vivre.

 

La mort à Venise
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E
Je l'ai lu il y a très très longtemps aussi et je l'ai beaucoup aimé à l'époque. Ton billet me donne envie de le relire. Merci beaucoup pour ta participation, Martine.<br /> Bonne journée
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M
Merci Eva. Comme c'est un texte court, il peut se relire vite mais il faut aussi prendre le temps de le "digérer"!!
M
Je l'ai lu il y a tellement longtemps que je n'en garde que trop peu de souvenir. C'est un auteur que je devrais relire un jour...
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M
A relire, oui. Mais quand?...