L'épouse disparue

Publié le par Martine

La sposa scomparsa

La sposa scomparsa

Quand on reste bloqué pendant une heure dans un train italien, le mieux à faire pour tromper l'attente est de lire. Ou tout au moins d'écouter une histoire sur son téléphone portable si les livres emportés ne sont pas à proximité immédiate. C'est ce que j'ai fait grâce à l'appli Storytel qui m'a ainsi fait faire connaissance avec Libera, personnage récurrent des romans policiers de Rosa Teruzzi.

Libera est une jeune quinquagénaire qui vit dans le cadre pittoresque des Navigli à Milan, plus précisément quartier populaire du Giambellino, Reconvertie fleuriste dans l'atelier aménagé en bas de sa résidence principale, elle vit là, avec sa fille, Vittoria, jeune agent de police, et sa mère, Iole, septuagénaire un peu excentrique. Bien que réaliser des bouquets de mariée ne la passionne guère, Libera possède un don inné pour créer de magnifiques compositions florales qui lui assurent un revenu si ce n'est large, tout au moins suffisant pour vivre. 

Aussi le jour où une femme entre deux âges, tout de noir vêtue, pousse la porte de son atelier, Libera n'y prête guère attention. Sauf que celle-ci ne vient pas pour commander ou acheter un bouquet mais avec une requête un peu spéciale. En effet ayant encore une fois sollicité la police pour rouvrir le dossier sur la disparition restée inexpliquée à ce jour de sa fille, Carmen, une dizaine d'années plus tôt, Vittoria à qui la demande a été faite lui a plus ou moins laissé entendre que sa propre mère pourrait être à même de l'écouter et de partager sa peine et son désarroi dans la mesure où elle aussi a vécu une situation quasi semblable lorsque son mari, également policier, a été abattu 20 ans plus tôt et que ce meurtre n'a jamais été résolu.

D'abord contrariée par cette demande inattendue, Libera ne tarde pas à prendre en considération le ressenti de cette mère, Rosalia, confrontée à la disparition de sa fille et au silence dans lequel s'est muré son mari depuis. Petit à petit, Libera apprend que cette jeune femme, Carmen, 34 ans, avait quasiment tout pour être heureuse, un bon travail, un fiancé, Manuel, qu'elle devait épouser juste avant qu'il ne l'abandonne, sans raison apparente. Ce qui avait plongé Carmen dans une sorte de dépression liée à de grosses crises de colère. Une situation qui n'est pas sans évoquer à Libera la relation actuelle et conflictuelle qu'elle entretient elle-même avec Vittoria depuis quelques temps. 

Il n'en faut pas plus pour que la fleuriste décide d'enquêter, d'abord à l'insu de tous, mais très vite suivie par Iole et bientôt rejointe par Vittoria. Qu'a-t-il pu se passer 10 ans plus tôt? Manuel, l'ex-fiancé de Carmen est-il le responsable de sa disparition malgré un alibi en béton? Ou faut-il orienter les recherches vers l'emploi d'employée de banque qu'occupait Carmen et pour lequel il lui arrivait d'effectuer des démarches plus ou moins en conformité avec la loi? 

Je ne vous dirai pas ce qu'il en est exactement bien sûr. Je me contenterai de partager avec vous la qualité de cette enquête rondement menée et suffisamment bien ficelée pour nous tenir en haleine jusqu'à son dénouement.  J'ai aimé la personnalité de Libera, les excentricités de Iole et les mutismes de Vittoria. La relation entre ces trois femmes de générations différentes est très bien analysée et leurs échanges sont vraiment savoureux, tant dans leur vivacité que dans leur complicité.

J'avais acheté l'an dernier les trois premiers romans de cette série et le quatrième au printemps. Après cette première lecture audio, j'aurai donc grand plaisir à retrouver ce sympathique trio et ses aventures publiées aux éditions Sonzogno.

Une enquête que je compte évidemment pour le challenge Thriller et polar chez Sharon.

 

L'épouse disparue
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M
Une bonne idée d'installer cet appli...j'aurais adoré avoir tout ça quand je faisais de longs trajets en voiture pour me rendre à mon travail, hélas je n'avais que la radio, tout cela n'existait pas encore ! C'est une bonne chose pour les voyageurs je trouve et une belle façon de faire des découvertes, comme cet auteur dont tu nous parles si bien
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M
Sans oublier que c'est aussi une bonne façon d'entendre parler italien! ;-)