Le cortège de la mort

Publié le par Martine

Le cortège de la mort

Premier pavé de l'été chez Brize (premier parce que j'en ai un deuxième sous le coude que j'ai bien l'intention de lire cet été aussi), ce roman d'Elizabeth George paru en 2010 aux Presses de la Cité dans la collection Sang d'encre compte aussi pour le challenge Polar et thriller chez Sharon et constitue une Lecture Commune faite avec Mimi.

Depuis la mort de sa femme tendrement chérie, Helen, j'avais laissé l'inspecteur Thomas Lynley à sa dépression, n'accordant aucune attention aux romans successifs que son auteure Elizabeth George lui consacrait. Et cela jusqu'au dernier "La punition qu'elle mérite" dont je vous ai parlé ici. Ce "Cortège de la mort" se déroule donc quelques temps (années?) auparavant.

Toujours en période de deuil, l'inspecteur de Scotland Yard, Thomas Lynley, n'a pas encore repris du service à la Met. En son absence et suite au départ en retraite du commissaire précédent, le poste est vacant et la commissaire Isabelle Ardery est mise à l'essai pour l'occuper. Ce qui n'est pas du goût des membres de cette équipe qu'elle doit manager pour l'instant en tant que commissaire intérimaire.

Tout commence avec le meurtre d'une jeune femme commis dans une crypte à l'écart d'un vieux cimetière quasi abandonné de Londres. Aucun papier ne permet de l'identifier et très vite plusieurs pistes s'ouvrent devant les enquêteurs parmi lesquels se trouve l'improbable sergent Barbara Havers.

Tout commence avec ce meurtre pour la police londonnienne mais pas pour le lecteur qui, dès les premières pages, est confronté au rapport d'un crime odieux et insupportable commis sur un enfant de 29 mois, John Fraser, par trois garçons d'une dizaine d'années. Même si leur milieu social, leur éducation, leurs lieux de vie peuvent constituer des raisons en leur faveur, rien ne peut expliquer l'horreur de ce qu'ils ont fait subir à cet enfant après l'avoir emmené avec eux alors que son père était parti commander leur menu dans le fast-food où ils se trouvaient tous ce jour-là par un fâcheux concours de circonstances.

Pendant une assez longue période, je me suis demandé quel lien pouvait-il y avoir entre ces deux affaires. 

Tandis que l'enquête sur le meurtre de Gemima Hastings avance pas à pas mais en laissant, sur les ordres d'Isabelle Ardery, beaucoup de zones d'ombre et de pistes inexplorées ou inexploitées, le récit des sévices imposés à ce petit garçon par ces trois tortionnaires encore enfants eux-mêmes vient rythmer de manière macabre et difficilement supportable cette histoire où chaque protagoniste se révèle tour à tour soupçonnée injustement, victime d'une situation qui lui échappe, réclamant vengeance ou avide de gains et sacrément manipulateur.

Très vite Thomas Lynley est appelé en renfort pour les besoins de l'enquête. Ce qu'il accepte provisoirement. On apprend qu'Isabelle Ardery est divorcée, mère de jumeaux dont elle n'a pas la garde et ne trouve d'apaisement aux tensions subies pour mener cette enquête, gérer son équipe et affronter la pression que fait peser sur elle le divisionnaire Hillier que dans l'alcool qu'elle consomme en cachette en se persuadant qu'à petites doses cela reste inoffensif.

J'ai eu plaisir à retrouver aussi dans ce roman, les amis de Lynley, Deborah et Simon, même si leur présence est assez brève finalement. J'ai bien ri aux efforts déployées par Barbara Havers pour ressembler enfin à une femme et renoncer définitivement (mais est-ce possible?) à ses tenues informes. Et j'ai aussi été émue par la relation qu'elle continue d'entretenir avec son voisin pakistanais et sa fillette.

Quant au lien qui unit ces deux sordides faits divers, je ne l'ai vu qu'à pratiquement 50 pages de la fin et là tout s'est éclairé pour moi. Comme cela le sera pour vous quand vous lirez ce roman passionnant de quelques 656 pages. Un pavé vrai de vrai dans lequel Elizabeth George confirme (mais en a-t-elle encore besoin?) son immense talent de raconteuse d'histoire et qui me donne furieusement envie de remonter encore un peu dans le temps pour lire toutes les enquêtes que j'ai négligées jusqu'à aujourd'hui!

Je vous invite à lire l'avis de Mimi ici.

Le cortège de la mort
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S
J'ai beaucoup de retard pour la lecture des romans d'Elizabeth Georges. <br /> Merci pour ta participation.
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M
Moi aussi! D'où mon "rattrapage"! Bonne journée, Sharon!
L
Encore jamais lu cette auteure , je dois toujours le faire et puis....
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M
Comme je dis toujours, avec les séries récurrentes, mieux vaut commencer par la première enquête. On avance au rythme des personnages... si l'occasion se présente bien sûr!
B
Je crois que j'aurais vraiment trop de mal avec "le récit des sévices imposés à ce petit garçon par ces trois tortionnaires encore enfants ". Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi glauque chez cet auteur, je crois que j'en ai une idée (je ne l'ai jamais lue) un peu trop "old school" !
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M
Je ne dirai pas que c'est glauque mais, effectivement, certains passages et celui-ci en particulier sont assez lourds. Mais cela n'enlève rien à la qualité du roman et à son intérêt!
P
Je n'ai pas encore lu grand-chose de cet auteur.<br /> Bon mercredi.
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M
A lire donc! Bonne journée, Philippe!
B
Encore jamais lu cette auteure mais j'ai un livre dans ma PAL. J'en entends que tu bien.<br /> Belle semaine à toi Martine, bonnes vacances, bel été lectures !<br /> Gros bisous.<br /> Bernadette.
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M
Ah oui! Si je peux me permettre un conseil à toi qui lit énormément, c'est bien de lire Elizabeth George. Je n'ai jamais été déçue! Merci beaucoup, Bernadette, et gros bisous. Bonne fin de journée!