Elsa mon amour
J'avais quitté l'écriture de Simonetta Greggio sur une petite déception avec son dernier roman lu "Black Messie" et je viens de la retrouver avec un bonheur immense avec cette biographie romancée "Elsa mon amour" que l'écrivain italienne vient de publier chez Flammarion en cette dernière rentrée littéraire et dédiée à la grande Elsa Morante.
Que dire sur cet ouvrage qui ne paraisse pas trop empesé ou trop enjolivé? J'ai tout aimé, de l'écriture, sensible et délicate, forte et douce, sensuelle et réaliste de Simonetta Greggio qui démontre encore une fois son amour pour notre belle langue française à ce récit parcouru de faits réels, authentiques, vérifiés et retracé dans une atmosphère poétique et riche en émotions de toutes sortes.
On ne sort pas indemne d'une telle lecture. Elle nous émeut, elle nous transporte et elle nous enrichit.
D'Elsa Morante, cet écrivain italienne première femme à avoir reçu le prestigieux prix Strega (l'équivalent en France de notre prix Goncourt) en 1974 pour son roman "La Storia", je ne savais pas grand chose. Grâce à cette lecture, j'ai appris énormément. Et j'en remercie sincèrement Simonetta Greggio qui a si bien su partager son amour pour cette grande dame, hors du commun.
De sa naissance à Rome, le 18 août 1912. De son enfance entre deux pères, l'officiel marié à sa mère et le vrai, qu'elle côtoie tout autant. De sa jeunesse dans des conditions matérielles difficiles. De sa conviction d'être née écrivain et de ne pas pouvoir faire autre chose qu'écrire. De sa première histoire. De ces années de pauvreté passées à écrire et ne mangeant parfois qu'un jour sur deux. De sa rencontre avec l'écrivain Alberto Moravia, de leur étrange histoire d'amour, de leur mariage "jusqu'à ce que la mort nous sépare", des infidélités qu'il lui impose et qu'elle accepte. De la guerre qu'ils traversent ensemble. De ces histoires d'amour et d'amitié, fortes, passionnées et entières qui vont ponctuer la vie d'Elsa. Par courts chapitres, tour à tour intimes ou narratifs, Simonetta Greggio nous dresse le portrait d'une femme incroyable, une femme volontaire, obstinée, sensible et dure parfois. Une femme qui, comme le roseau pensant de Pascal, plie mais ne rompt pas. Sauf devant la mort...
Comme un chant d'amour, singulier et beau, le récit est rythmé sur ces mots "il pleut". Et chaque introduction ainsi commencée nous offre un nouveau pan de la vie d'Elsa Morante jusqu'à ce dernier "il ne pleut pas" qui tombe comme un couperet et signe la fin de l'histoire, la fin de cette vie.
Cette lecture, ô combien merveilleuse, je la partage avec les membres du groupe Il Viaggio sur Facebook avec qui nous faisons aujourd'hui une Lecture Commune. Je viendrai ajouter les liens des autres participations au fur et à mesure que je les lirai.
Et comme nous sommes jeudi, je la compte aussi pour mon rendez-vous "Jeuditalie"!
Edit du vendredi 23 novembre : les participations