La mossa del cavallo

Publié le par Martine

La mossa del cavallo

Lundi soir dernier, j'ai eu la chance de pouvoir regarder sur la télévision italienne, RAI 1, l'adaptation du roman d'Andrea Camilleri "La mossa del cavallo", classé parmi les romans dits "historiques" de l'écrivain, paru chez Rizzoli en 1999 et réédité chez Sellerio l'an dernier.

Interprété, dans le rôle principal, par le comédien Michele Riondino (le même qui joue le jeune commissaire Montalbano dans des épisodes que je n'ai pas encore vus), le téléfilm titré "La mossa del cavallo. C'éra una volta Vigata" (Le coup du cavalier. Il était une fois Vigata) est très fidèle au roman et met en scène un jeune inspecteur des impôts, Giovanni Bovara, récemment promu inspecteur chef, qui arrive de Rome pour prendre ses nouvelles fonctions à Vigata, commune de Montelusa en Sicile, en cette fin de 19e siècle.

On imagine sans peine le choc que peut ressentir le jeune homme, habitué à la ville, la capitale même, et confronté à cette petite commune rurale et archaïque qui fonctionne toujours avec ses codes et coutumes ancestrales, en particulier pour ce qui est du paiement des impôts qui s'effectue encore à coups de sacs de blé ! Mais Giovanni est plein d'allant et de bonne volonté et tente de s'adapter du mieux qu'il peut sans oublier d'asseoir cependant l'autorité dont il s'estime porteur.

Tout semble aller à peu près jusqu'au jour, au petit matin plus exactement, où, alors qu'il se rend à cheval de sa maison de fonction située à l'écart de la ville à son lieu de travail, il est surpris dans sa course par un coup de feu. Affolé, son cheval se cabre et Giovanni évite la chute de justesse, le temps cependant d'apercevoir un homme en fuite qui, s'assurant qu'aucun témoin ne l'a vu, croise involontairement le regard du jeune inspecteur, permettant ainsi à ce dernier de l'identifier comme l'homme de main d'un notable très connu pour ses accointances avec la mafia locale. Mais cela n'effraie pas le jeune homme qui n'hésite pas à tirer pendant que l'assassin fuit, avant de porter secours à la victime. Mais trop tard! Celle-ci, le curé de Vigata, est bel et bien morte. 

Recouvrant le corps du prêtre de son manteau, Giovanni ne se rend pas compte que sa propre arme tombe en même temps de son ceinturon et part prévenir les autorités compétentes. Mais voilà que, si les carabiniers l'écoutent d'abord avec attention, dès qu'il nomme l'assassin, tout ce qu'il dit et a expliqué précédemment se retourne contre lui et, de témoin oculaire, il devient très vite coupable idéal, chacun ayant intérêt à ce qu'il ne parle pas.

J'ai lu ce roman à l'automne dernier et j'avais beaucoup ri à cette lecture. Par l'ironie de l'histoire, par la façon unique de Camilleri de nous raconter cette histoire, mêlant italien et sicilien dans cette langue délectable que lui-seul sait écrire. J'y ai apprécié aussi l'aspect sociologique que l'écrivain nous offre à travers cette satire sociale, les caractères étriqués, les coups bas, les vices cachés ou avoués des uns et des autres. L'envie, la cupidité, la jalousie, la rancoeur s'y révèlent pleinement et c'est vraiment pure merveille à lire et, comme lundi dernier, à découvrir à l'écran.

Le roman est paru en français aux éditions Métailié sous le titre "Le coup du cavalier".

La mossa del cavallo
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S
Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. J'aime beaucoup. je reviendrai. N'hésitez pas à visiter mon blog (lien sur pseudo). Au plaisir
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M
Merci beaucoup, Shana Lilie! Au plaisir de vous retrouver ici ou sur votre blog que je vais découvrir maintenant.