Premières lignes : Nocturne pour Stanislas
Première participation ce matin à ce rendez-vous découvert chez "Ma lecturothèque" : Premières lignes. Un rendez-vous qui n'est pas sans me rappeler le "Mardi sur son 31" initié par Sophie et qui consiste à citer les premières lignes d'un roman tout juste lu, ou en train de lire ou à peine commencé, histoire d'intriguer et donner également envie de lire! Tellement il est vrai que les premières phrases d'un roman, davantage encore qu'une quatrième de couv', sont capitales dans une lecture. Ce sont elles qui donnent le ton et font qu'on aura envie d'aller plus loin dans cette nouvelle lecture.
Pour ce premier rendez-vous, j'ai choisi de partager les premières lignes du roman d'Annie Degroote "Nocturne chez Stanislas" paru dans la belle collection des Terres de France des Presses de la Cité. D'Annie Degroote, je pense avoir tout lu et c'est en toute confiance que je rentre dans ses histoires. Lire Annie Degroote, c'est avoir l'assurance de passer un délicieux moment, de se laisser emporter au fil des pages, de faire la connaissance de personnages fabuleux et d'apprécier leurs personnalités, fortes, sensibles et terriblement attachantes. Lire Annie Degroote, c'est aussi être en contact avec des êtres aux intentions pas toujours honnêtes. C'est vivre des destinées hors du commun. C'est s'imprégner d'une ambiance, découvrir un territoire et, surtout, savourer une écriture délicate, haute en couleurs et riche en émotions.
Tout ceci, je l'ai retrouvé et l'apprécie avec bonheur au cours de cette lecture qui m'accompagne depuis deux jours et dont voici les premières lignes :
"Venez ce soir, vous y entendrez Chopin."
Chopin, je l'ai dans la tête depuis l'enfance. Ce nom seul me transporte. Pourquoi? Pourquoi lui, en particulier? Mon grand-père aimait passionnément le compositeur. C'est peut-être la seule chose dont j'étais certaine, enfant, à son sujet. Je ne l'ai pas connu. Mort depuis si longtemps. A mes rares questions le concernant, la famille restait évasive. Aujourd'hui, j'ajouterais "sur la défensive". Une obscure sensation de non-dits emplissait certains silences, alourdissait certains regards. Seule ma grand-mère maternelle l'évoquait par quelques mots succincts : "Un homme bien", "un artiste méconnu", "des yeux si profonds", "une démarche!" ( ... )