Patte de velours, oeil de lynx
Retour au Challenge Nordique chez Cryssilda ce matin avec ce court roman de Maria Ernestam, paru chez Gaïa Editions.
De l'écrivain suédoise Maria Ernestam, j'ai lu il y a quelques années "Les oreilles de Buster" dans le cadre du Prix littéraire de notre médiathèque La Passerelle. J'ai eu aussi le plaisir de rencontrer cette grande et belle jeune femme blonde lors de sa venue à notre médiathèque qui a suivi la remise du Prix cette année-là.
En ayant assez de vivre en ville, Sara et Björn viennent d'acheter une maison à retaper à la campagne, à l'écart d'un petit village. Leurs seuls voisins sont Lars et Agneta, un couple sensiblement du même âge qu'eux, eux aussi vivant avec leur chat, Alexander qui va et vient entre les deux maisons en terrain conquis. au grand désarroi de Michka, la chatte de Sara et Björn qui, du coup, n'ose plus du tout sortir.
Mais ce n'est pas tout. Car si, de prime abord, Agneta et Lars semblent très cordiaux, voire même trop, le voisinage va s'avérer des plus délicat quand Agneta va commencer à reprocher insidieusement à Sara de vouloir séduire Lars et encore plus avec l'omniprésence du chat Alexander sur la propriété de Sara et Björn, détruisant peu ou prou les travaux de jardinage de Sara. Et si le jeune couple tente par tous les moyens de faire comme s'ils ne se rendaient compte de rien, arrive forcément un moment où la situation dérape...
J'avais ce petit roman d'une centaine de pages dans ma PAL depuis un certain temps déjà. Le challenge Nordique a eu donc ça de bien de me le faire sortir et de m'offrir une belle soirée de lecture entre amusement et un discret sentiment d'angoisse, Maria Ernestam passant maître dans l'art de jouer avec nos nerfs et nos émotions, tout comme elle le fait avec ceux de ses protagonistes.
La cerise sur le gâteau, si je puis dire, c'est qu'ici tout commence et tout finit avec et par les chats. Lequel des deux, entre Michka, la douce, l'éplorée, la victime, et Alexander, le fier, le hautain, le conquérant, le tout-puissant va finalement gagner? La loi de la nature semble, hélas, encore une fois, agir... Mais toute cette histoire ne serait-elle pas un rêve? Pas très agréable certes. Un mauvais rêve alors, où l'ironie le disputerait à l'hypocrisie? Un rêve interrompu, sans qu'on n'en découvre vraiment le sens, ni la fin.