Miracolo a Palermo

Publié le par Martine

Miracolo a Palermo

Deux bonnes nouvelles en une pour ce lundi!

Deux très bonnes nouvelles qui se rejoignent et n'en forment plus qu'une pour moi.

La première, c'est que tout à l'heure, en fin de journée, je vais prendre part à mon tout premier cours d'italien! A moi, les joies de la grammaire et de la syntaxe transalpines!

Et la seconde, c'est cette nouvelle, ce "racconti" reçu hier et dont je vous mets le lien ici si, vous aussi, vous souhaitez la lire. Cette belle nouvelle est signée Giuseppina Torregrossa, romancière et nouvelliste née à Palerme, dont j'ai déjà lu avec grand plaisir le fameux "Tétins de Sainte Agathe" lors du mois italien en mai dernier. Elle (cette nouvelle) est accompagnée des très douces et sensuelles illustrations de Laszlo Jezek, à l'image de celle mise pour illustrer cette chronique. Et elle (toujours cette nouvelle) se lit un peu comme un conte, avec ce délicieux côté suranné, un peu hors du temps, qui ajoute encore à son charme et à sa qualité.

Un jour, alors qu'elle effectue sa tournée habituelle, une cigogne se trompe de chemin et dépose  un beau bébé chez un couple qui jusqu'alors ne pouvait pas avoir d'enfant. Sa joie et son bonheur sont immenses et cet enfant, tombé du ciel, plus que bienvenu, malgré sa couleur de peau un peu sombre qui laisse à penser qu'il était destiné à vivre de l'autre côté de la mer. Qu'importe! C'est dans ce foyer que Giacomino grandit, dans l'amour et l'affection. Mais le malheur n'est pas loin et se manifeste quand Giacomino, à 6 ans, perd la vue. 

Dès lors, c'est par les yeux de sa mère qu'il découvre la ville, son marché, ses odeurs, ses saveurs, ses couleurs, par les mots que sa mère, avec patience et tendresse, lui offre généreusement pour l'empêcher de se replier sur lui-même et de se fermer au monde.

Les années passent ainsi. Et cette affection, cette tendresse dont ses parents, et en particulier sa mère, entourent l'enfant commencent à lui peser de plus en plus jusqu'à devenir, pour lui, une sorte de prison familiale. Si bien qu'un jour, à l'aube, Giacomino décide de partir. A lui, le monde, la ville, son marché qu'il doit découvrir seul, se fiant uniquement au souvenir de la voix de sa mère. 

Mais ce n'est pas simple. Si les odeurs sont omniprésentes, des obstacles imprévus surgissent. Giacomino se trouve pris entre deux choix : retourner tête basse chez ses parents ou continuer. La décision s'impose alors quand il sent tout près de lui une délicieuse odeur de fraise, de framboise, de fruits rouges et qu'en même temps une voix délicate murmure à son oreille tandis qu'une main s'empare de la sienne et l'invite à la suivre. Et certes des embûches se dressent encore devant les deux jeunes gens mais c'est bien le miracle de l'amour qui s'impose ainsi à Palerme!

J'ai vraiment beaucoup aimé lire cette nouvelle en italien, retrouver toute la sensualité qui se dégage de l'écriture de Giuseppina Torregrossa, ses descriptions de Palerme, de son marché. Au-delà de cette belle histoire, l'auteur nous rend la ville sicilienne très très proche. C'est comme si on y était. On sent, on respire, on admire, on goûte par la voix de la mère d'abord mais plus encore par celle que Giacomino appelle de suite "Mirtilla". Et puis c'est aussi une leçon de vie que nous fait partager l'auteur, comme un rappel à laisser nos enfants quitter le nid familial quand ils en éprouvent le désir et à les laisser se confronter à la vie à leur tour.

 

 

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