Une rencontre ... magique!...
En avril dernier, à la lecture de la newsletter de l'Istituto Culturale Italiano de Paris, j'ai été surprise d'apprendre, la venue en France du grand écrivain Andrea Camilleri, les 14 et 15 juin suivants programmée à l'occasion des quelques jours que l'Institut consacre à la Sicile. Camilleri ayant près de 92 ans, cette initiative m'a semblé vraiment exceptionnelle. Aussi, sur une impulsion, je me suis inscrite pour assister à ces deux jours de rencontre avec celui que tous les Italiens appellent "Il Maestro" et puis... Les jours ont passé. Et cette nouvelle m'était complètement sortie de la tête jusqu'à ce mercredi 31 mai dernier. Ce soir-là, en rentrant de ma journée de travail, à la lecture de mes mails du jour, j'ai été stupéfaite d'en trouver un de l'Institut Culturel Italien confirmant ma réservation pour ces deux jours! Incrédule d'abord, j'ai vérifié auprès de mes enfants si j'avais bien compris l'objet de ce message, allant même jusqu'à demander la confirmation de cette confirmation à l'Institut lui-même pour être vraiment sûre que je ne rêvais pas!
Et puis, il a fallu s'organiser parce que les dates étaient pour dans deux semaines. Jours de congé pris sur des heures de récup' au travail, billets de train, réservation de l'hôtel, j'étais plus que prête mercredi matin à la gare de Valence TGV!
Dès 13h30, j'étais au 50 rue de Varenne,devant l'Institut Culturel Italien, la première quasiment et bien placée du coup pour assister, à partir de 14h30, aux conférences et tables-rondes organisées tout au long de l'après-midi autour due l'oeuvre et du parcours littéraire et historique du grand Camilleri et auxquelles ont pris part, entre autres, les deux traducteurs français de l'écrivain italo-sicilien, Dominique Vittoz et Serge Quadruppani..
Et enfin est arrivée l'heure de la première rencontre avec le maître. Une rencontre axée autour du recueil conçu et imaginé par Maruzza Loria et dans lequel treize écrivains de romans "gialli" italiens ou "noirs" français écrivent une lettre au Commissaire Montalbano : "Caro Montalbano". Lecture de quelques-unes de ces lettres et échanges du Maître avec l'assistance nous ont été offertes pendant plus d'une heure et ce fut réellement magique!
Le lendemain, jeudi en fin de journée, nouvelle rencontre autour d'une discussion à bâtons rompus avec Camilleri sur son oeuvre, sa langue "camillerienne", son oeuvre littéraire commencée sur le tard et la notoriété qui l'a accompagnée et aussi la cécité dont il est atteint à présent et sa façon à lui de gérer ce handicap. Un grand moment d'émotion. Et, pour moi, deux jours de rencontre inoubliables, avec un grand Monsieur, humble, accessible, touchant et d'une extrême simplicité.
A la suite de cette rencontre, nous avons pu regarder, en version originale sous-titrée, le film "La scomparsa di Pàto" d'après le roman homonyme de Camilleri, traduit en français par "La disparition de Judas". Une belle occasion de savourer la fougue, l'impétuosité et la verve, toute la finesse de l'écriture de Camilleri.
Egalement pendant ces deux jours, nous avons pu découvrir l'exposition des couvertures des ouvrages de Camilleri édités dans le monde entier ainsi que tous ses livres publiés chez Sellerio Editore Palermo.
Pour ma part, j'en suis repartie avec le recueil des lettres à Montalbano, une enquête de mon cher commissaire, en italien , "La giostra degli scambi" et un recueil de nouvelles que je souhaitais lire depuis assez longtemps "Le Diable, certainement". Bonheur...