Temps de haine

Publié le par Martine

Temps de haine

Le week-end dernier, avaient lieu les Quais du Polar à Lyon. Je n'ai pas pu y aller mais j'ai eu tout loisir de profiter (et visiter) la capitale des Gaules en lisant le dernier roman d'Alfred Lenglet "Temps de haine", paru dans la collection France de toujours et d'aujourd'hui des éditions Calmann-Lévy. Une visite de Lyon très documentée, tant d'un point de vue touristique, qu'historique et gastronomique, et, surtout, réellement passionnante.

Ce roman nous met en présence de Léa Ribaucourt, avec qui nous avons fait connaissance lorsqu'elle oeuvrait à Mâcon (71) dans "Du poison dans les veines" et "Jeux mortels en hiver", ses deux premières et précédentes enquêtes. Promue capitaine de police et mutée à la brigade criminelle de Lyon où elle retrouve le commissaire divisionnaire Dominique Figari qui l'y a précédée, Léa s'installe dans la Préfecture du Rhône et fait la connaissance de ses nouveaux coéquipiers. Si l'absence d'Aurel, son fiancé policier resté à Mâcon le temps d'obtenir également sa mutation, lui pèse assez, Léa n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer puisque, dès son premier jour à l'Hôtel de Police, Figari lui confie une enquête non encore résolue, comme le veut la tradition. Pour le coup, il s'agit de trouver qui a assassiné le jeune Fouad Toukrib, d'une balle de 22 long rifle en pleine tête, le seul témoin, Guillaume Lambert, ayant, selon ses dires, seulement découvert le corps du jeune homme. 

Reprenant les éléments de l'enquête un par un, Léa peut compter sur l'aide du commandant Grégoire Francart, policier intervenant en patrouille de nuit, premier arrivé dans cette rue déserte de Bron le soir de l'assassinat. Mais, très vite, les événements s'enchaînent lorsque, un an après, jour pour jour, un deuxième crime a lieu, suivant le même mode opératoire. Puis ce sont des tentatives de meurtres qui sont signalées. Puis un troisième crime maquillé en accident. De fait ces nouvelles enquêtes se rejoignent et sont confiées à Léa qui va devoir faire preuve de patience, de ténacité, de sagacité et de rapidité pour arrêter celui que tout le monde appelle à présent "le fantôme", avant qu'il ne sévisse à nouveau.

Je vous le dis tout de suite. Ce roman ne se lit pas, il se dévore, il s'apprécie, il se savoure. Dès les premières pages, Alfred Lenglet nous immerge (en même temps que la jeune capitaine Léa Ribaucourt) dans cette ambiance typique d'un Hôtel de Police. En même temps qu'elle, on découvre les habitudes, les traditions, les conditions de travail, les petites (ou plus importantes) mesquineries qui peuvent empoisonner une relation professionnelle mais également la camaraderie, pour ne pas dire l'esprit de fraternité, le respect et la reconnaissance du travail accompli qui valorise un corps de métier.

Avec Léa, c'est aussi la découverte de Lyon que nous faisons, de son Histoire, de sa typologie (ses fameuses traboules), de sa gastronomie dans ses bouchons lyonnais si typiques. 

Enfin, et bien évidemment, avec Léa, c'est cette enquête impressionnante que nous vivons. Une enquête qui fait froid dans le dos, nous fait frémir, trembler, nous horrifie en nous confrontant à cette Extrême-droite et ses origines dans le National-socialisme hitlérien, dont le retour peu ou prou nous fait si peur actuellement.

J'ai lu, ou plutôt vu, ce roman quasiment d'une traite sans jamais avoir l'impression de lire mais bien au contraire de "voir" l'histoire se dérouler sous mes yeux, comme un film. Le rythme est intense, les images défilent, s'accrochent à nos yeux, les événements se succèdent les uns aux autres, alternant à merveille rebondissements et périodes de doutes et de découragement quand l'espoir retombe après qu'une porte à peine ouverte se referme brusquement. Du début à la fin, on vit cette enquête, on vibre et cette poussée d'adrénaline qui nous accompagne tout du long est vraiment bonne. On tremble certes, on craint, mais quel soulagement ensuite...

Ce roman, ce "Temps de haine" d' Alfred Lenglet, c'est un pur bonheur du genre policier, à lire de toute urgence!

Je le partage avec les challenges "Thrillers et polars" chez Sharon, "Des livres en cuisine" chez Bidib et "Le terroir du mois" chez... moi! 

 

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B
Une excellente chronique ! "Tu as donc passé ton week-end à Lyon" ! Par l'intermédiaire bien évidemment de cet excellent polar à ce qu'il me semble...<br /> Douce soirée Martine et très bon mercredi.<br /> Je t'embrasse très fort.<br /> Bernadette.
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M
Exactement! Grâce à la lecture de cet excellent roman d'Alfred Lenglet, que je te recommande vivement! Merci beaucoup, Bernadette! Bonne journée et gros bisous