Le garçon et la bête

Publié le par Martine

Le garçon et la bête

Voici un film d'animation japonais réalisé par Mamoru Hosoda qui me laisse un sentiment mêlé à la fois d'admiration et de fascination.

Admiration d'abord pour les images, la qualité du graphisme, des couleurs. Tout est criant d'authenticité dans ce film et rend l'histoire encore plus troublante, incroyable et fascinante!

Fascination donc pour cette histoire inversée, où ce n'est plus l'homme qui "domine" l'animal ("domine" n'est pas le mot exact, mais je ne veux pas écrire non plus "est supérieur" et, dans l'immédiat je n'en vois pas d'autre), mais, au contraire, l'animal qui est au-dessus de l'homme, qui devient le maître. 

Dans cette contrée inconnue, deux mondes se côtoient, celui des humains "Shibuya" et celui des bêtes "Jutengai". Un soir, à Shibuya, alors que tous les hommes et les femmes rentrent chez eux après leur dure journée de travail, un jeune garçon, sans attaches affectives apparentes (on saura un peu plus tard qu'il est orphelin), erre dans les rues. Personne ne le regarde. Personne ne s'intéresse à lui. Malgré ses approches. Malgré ses cris. Par désespoir et comme on jette une bouteille à la mer, le garçonnet pousse la porte interdite et se retrouve en plein dans le monde des bêtes. Là, la première personne qu'il rencontre est un vieil ours, bourru, solitaire, Kumatetsu, qui prend en pitié la situation du garçon et le ramène dans son antre. Pour quelques jours d'abord, parce que Kumatetsu sait très bien qu'il n'a pas le droit de parler aux humains et encore moins d'en accueillir un. Mais face aux dangers qui guettent l'enfant, l'ours décide de lui apprendre l'art du combat afin qu'il soit à même de se défendre si besoin. Même si cet apprentissage demande du temps. Surnommé Kyuta par Kumatetsu, l'enfant va tout faire dès lors pour se montrer à la hauteur de l'enseignement qu'il reçoit de son "maître" Kumatetsu et lui montrer qu'il a eu raison de lui faire confiance, qu'il en est digne et qu'il a désormais toute sa place dans ce monde animal.

Il m'est difficile de parler de ce film sans en ternir l'image et l'histoire. Au-delà de la belle histoire d'amitié (qui dépasse largement la relation de maître à sujet/objet présentée au départ), c'est surtout la relation homme/animal qui est mise en évidence. Tous nos codes habituels s'en trouvent bouleversés. Par moments j'y ai trouvé quelques ressemblances avec le fameux "La planète des singes". Mais ce film est beaucoup, tellement plus.

Il est beau, c'est indéniable, et il est magique, merveilleux. A la fois irréel et très concret.

Je n'en dirai pas plus sauf à vous inciter à le voir, si vous ne l'avez pas encore fait, car, vraiment les adjectifs employés par les journalistes à sa sortie en salle ne sont pas usurpés : "Un sommet de l'animation japonaise" pour Télérama, "Eblouissant" pour Libération, "Un face à face fantastique" pour Le Figaro, et "Brillant" pour Pariscope.

Bien sûr je compte ce film pour le challenge Un mois au Japon organisé par Hilde et Lou

Le garçon et la bête
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