Villa Béatrice

Publié le par Martine

Villa Béatrice

Pour le deuxième rendez-vous avec "la bonne nouvelle du lundi", c'est de cette "Villa Béatrice" que je souhaite vous entretenir. 

En premier lieu, parce qu'elle est signée Corine Pourtau, que j'apprécie beaucoup cette nouvelliste et romancière de grand talent (ce que confirme encore cette merveilleuse nouvelle) et parce que cette nouvelle fait partie d'un très beau recueil publié par les éditions du Jasmin "Tant qu'il y a de la vie..." et que ce recueil nous parle tout simplement d'espoir. Ce qui est assez courageux en cette période où l'on tend à nous montrer plutôt le verre à moitié vide que celui à moitié plein.

Et puis, dans un deuxième temps, j'ai retenu cette nouvelle-ci parce qu'elle me renvoie vers l'Italie, ce pays si cher à mon coeur, comme vous le savez déjà, et en particulier à Ravenne, vers cette "Villa Béatrice", citée en référence à LA Béatrice de Dante.

Alors qu'elle devrait pleurer la mort de son époux, Edouard, homme politique très connu, elle attend, à l'écart de l'agitation qui règne dans la maison pendant que sa fille Elise organise d'une main de maître les funérailles d'Edouard. De la robe qu'elle lui a choisi pour le triste événement au déroulement proprement dit de la cérémonie et de la réception qui suivra obligatoirement, Elise a tout pris en main, comme à son habitude, et tout organisé à la minute près, comme elle l'a toujours fait, prenant modèle sur son regretté père;

Et pendant que tout se met en place, elle attend. Et pendant qu'elle attend, elle se souvient. Sa rencontre puis son mariage avec Edouard. La naissance d'Elise. L'ennui d'une union qui ne la satisfait pas ou plus. L'envie de partir, empêchée par le respect des convenances "dans notre monde, cela ne se fait pas". Les années qui passent. La naissance de son premier petit-enfant. Le repos post-natal d'Elise qu'elle accompagne à Ravenne, dans le nord de l'Italie. Cette "Villa Béatrice" où elles logent quelques semaines et où elle fait la connaissance de Fosco, professeur de littérature italienne, un peu poète. Leurs longues conversations sous le regard complice de Dante et de sa Béatrice. Le retour en France, à sa famille, à sa vie de couple qui n'en est plus une. La correspondance avec Fosco, pendant quelques temps. L'invitation à revenir qu'elle laisse filer... jusqu'à aujourd'hui. 

Pendant qu'elle attend, maintenant qu'elle n'a plus aucune obligation morale, l'espoir revient. Dans quelques semaines, elle repartira à Ravenne. Elle retournera à la Villa Béatrice.

En quelques mots, en quelques pages (douze à peine), Corine Pourtau réussit le prodige de nous offrir une merveilleuse histoire. Le texte est doux, tendre, un peu mélancolique certes, mais surtout empreint d'un formidable espoir. Alors que le contexte ne s'y prête guère, qu'on aurait plutôt tendance à se laisser porter par la tristesse et au repli sur soi, c'est toute la poésie, la douceur d'un beau souvenir que Corine Pourtau nous dévoile en ouvrant la porte, peu à peu, à un sourire, à une espérance, "Tant qu'il y a de la vie..." 

Je reviendrai vous parler plus en détails de ce recueil de treize nouvelles que treize écrivains ont écrites sur le thème de l'espoir parce que, vraiment, croyez-moi, il regorge de pépites littéraires qui font sacrément du bien au moral! 

Villa Béatrice
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C
Merci beaucoup, chère Martine, pour ce premier retour de lecture ! Heureuse que cette nouvelle vous ait plu... Nous avons tous tant besoin d'espoir !<br /> Corine
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M
Merci à vous, Corine! J'espère que vous allez bien...
H
Un très beau thème..
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M
Je trouve aussi :-)
M
Un recueil qu'il faut que je me trouve comme tu dis un livre qui parle d'espoir en ces temps moroses est précieux ! merci
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M
A savourer par petites doses :-)