La tentation d'être heureux
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C'est parti pour le Mois italien chez Eimelle! Un challenge qui, l'an dernier, m'a fait découvrir des trésors littéraires et m'a, depuis, définitivement attachée à la littérature italienne grâce au beau Viaggio que nous fait partager Eimelle au fil des mois.
C'est pourquoi lorsque Dominique Sudre, du site Lecteurs.com m'a proposé, fin août, d'être "exploratrice de la rentrée littéraire" en compagnie d'une autre lectrice blogueuse, pour ce roman de Lorenzo Marone, paru chez Belfond, "La tentation d'être heureux", je n'ai pas hésité une seconde et ai invité Eimelle à partager cette découverte avec moi (même si, pour moi, comme vous allez le voir à le lecture de mon avis, ce n'était plus vraiment vraiment une découverte mais davantage une façon de m'assurer de ma bonne compréhension de l'écriture littéraire italienne).
Cet avis, le voici, et je vous invite à le retrouver avec celui d'Eimelle sur le site de Lecteurs.com :
A 77 ans, veuf, Cesare Annunziata est un homme aigri, râleur, ayant toujours un reproche à faire à ses proches, sa fille Sveva avocate mère d’un petit garçon et son fils Dante galeriste toujours célibataire, ou à l’un ou l’autre de ses voisins, en particulier celles et ceux de sa génération. Pour faire court, Cesare Annunziata vit son âge comme une malédiction et le fait bien savoir. Alors, pour se consoler de vieillir, il met ses dernières années au défi en buvant, fumant, et même en usant des fameuses petites pilules bleues pour s’offrir encore un peu de bon temps avec la coquine Rossana.
Cette vie somme toute banale va prendre un nouveau tour le jour où Cesare prend conscience que sa jeune voisine, Emma, vit sous les coups et la violence de son mari. N’écoutant que l’élan de son cœur, le vieil homme va alors faire tout ce qu’il pourra pour venir en aide à la jeune femme, sans arrière-pensée, simplement avec générosité. Mais cette attention qu’il porte spontanément à Emma va aussi servir de déclencheur et d’une remise en cause, essentielle, sur sa vie pour Cesare. Et si cette introspection inattendue lui permettait aussi de tirer les leçons de son existence, de renouer des liens, distendus par la force des choses, avec sa fille et son fils. Bref, de profiter enfin des belles années qui l’attendent encore…
Ce roman m’a offert deux belles surprises, celle de l’avoir lu au printemps dernier dans sa version originale « La tentazione di essere felice » et celle de constater avec satisfaction que je l’avais bien lu et surtout bien compris !
C’est donc avec grand plaisir que j’ai retrouvé Cesare, toujours aussi horripilant au début et nous attachant à lui peu à peu, par son attitude, par son humour, par l’intérêt qu’il manifeste finalement en toute spontanéité et simplicité à autrui, par le regard qu’il pose aussi sur les gens en général, sur ses proches en particulier, par le cynisme qui affleure parfois dans certains de ses propos (commentaires que j’aurais pu faire miens à moult reprises).
En un mot comme en cent, ce roman nous fait du bien, nous fait sourire, nous inquiète, nous alarme (un peu) et nous retient du début à la fin.
Sa lecture est plaisante, très agréable et bien rythmée. On ne s’ennuie pas une seconde et même on regrette un peu d’arriver à la fin du roman tellement l’auteur, Lorenzo Marone, nous rend proche de ses personnages qui deviennent, le temps de ces quelque 323 pages, des complices, comme des amis. Et là, j’applaudis l’excellente traduction de Renaud Temperini.
« La tentation d’être heureux», une belle histoire tendre, lucide, clairvoyante et remplie d’espoir, parue chez Belfond.