Brunetti entre les lignes

Publié le par Martine

Brunetti entre les lignes

La chronique d'Eimelle de ce dimanche m'a rappelé que septembre était bel et bien terminé et que je n'avais pas pris le temps de vous parler de ma lecture de l'avant-dernière enquête de MON commissaire Brunetti, parue sous la plume de Donna Leon chez Calmann-Lévy au début de cette année.

En cet après-midi de printemps bien gris, le commissaire Guido Brunetti se consacre à l'ennuyeuse activité de lecture de rapports d'enquêtes de routine lorsqu'un appel téléphonique vient l'interrompre. Au bout du fil, la directrice d'une éminente bibliothèque de Venise, complètement paniquée, qui l'informe de sa désastreuse découverte. En effet plusieurs livres rares manquent au catalogue de l'établissement et, pire, des pages ont été arrachées à d'autres, provoquant des dégâts irrémédiables et une perte considérable pour la bibliothèque, mais, surtout, mettant celle-ci dans une situation critique vis à vis des généreux et richissimes donateurs qui lui ont accordé leur confiance.

Toutes affaires cessantes, Brunetti se rend sur place et découvre, bien vite, qu'un chercheur américain pourrait bien être le coupable. Sauf que celui-ci semble avoir mystérieusement disparu, que son identité est usurpée, qu'il n'en est pas à son coup d'essai et qu'il devient bien difficile dans ces conditions de le retrouver. D'entretiens en interrogatoires, Brunetti parvient à mettre à jour un surprenant trafic d’œuvres littéraires anciennes, vendues et revendues à prix d'or et orientant l'enquête vers un ancien prêtre défroqué, plus fourbe qu'enclin à la piété. L'affaire se complique cependant lorsque ce suspect est retrouvé mort, assassiné, chez lui. Un crime que notre commissaire va avoir à cœur d'élucider.

Outre le plaisir d'arpenter Venise, de voguer sur ses canaux, de visiter ses palais, au côté de Guido Brunetti (ce qui, en soi, constitue déjà un immense privilège), cette nouvelle enquête nous ouvre les portes d'une prestigieuse bibliothèque, nous présente ses ouvrages rares et uniques, et nous fait découvrir Venise, l'Italie, son Histoire au fil des siècles, par sa littérature. De quoi passionner la lectrice que je suis.

Pourtant, j'avoue, le début de ce roman m'a un peu ennuyée. J'étais bien avec Brunetti, bien à Venise, mais je trouvais qu'il ne se passait pas grand chose et que l'histoire peinait à démarrer vraiment. Toutes ces descriptions, aussi captivantes soient-elles, tous ces entretiens, ces interrogatoires, aussi utiles et nécessaires soient-ils, je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. Jusqu'au crime, jusqu'à l'enquête véritable. Car si celle concernant le vol des ouvrages et les pages arrachées semble ne pas pouvoir être résolue, il n'en est plus de même dès qu'il y a mort d'homme, même si la victime n'inspire aucune pitié. Un homme est tué, il faut savoir par qui et comprendre pourquoi. Et de fait tout ce qui m'avait semblé un peu long au début trouve alors son intérêt dans la résolution de l'enquête. Du grand art finalement qui révèle une parfaite maîtrise du genre, de son rythme et du suspense qui va crescendo au fur et à mesure qu'on approche de la fin. Et c'est bien ce qu'on attend d'un bon polar, n'est-ce pas?!!

Je compte cette lecture pour le Mois italien d'Eimelle et pour le challenge Polars et Thrillers de Sharon.

Brunetti entre les lignes
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E
C'est long quand même. Je trouve que ce n'est pas son meilleur. J'espère que le dernier est plus palpitant mais je garde certaines scènes en mémoire ;)
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M
Je n'ai pas dit que c'était le meilleur! Mais il est tout de même de belle facture! Et je vais lire aussi le dernier qui, d'après Eimelle, est un pur ravissement!
M
un auteur dont j'ai parlé hier avec une copine, il faut VRAIMENT que je lise ... en plus j'en ai dans ma liseuse alors il n'y a plus qu'à
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M
Et ben alors?!!! Qu'est-ce que t'attends?!!! Fonce!!!! :-)
E
de quoi bien commencer ce mois italien!
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M
On ne peut rêver mieux en effet! Merci Eimelle
F
Ah, tu m'as fait peur au début du dernier paragraphe ! Je l'ai noté depuis un moment, mais j'attends qu'il sorte en poche. Avec ce que tu en dis, je suis encore plus impatiente...
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M
Excuse-moi, Florence! Mais je m'en serais voulu de ne pas dire exactement mon ressenti à cette lecture. Et puis Guido reste égal à lui-même! Et Venise...