Il Tavolo
Hier matin, j'ai reçu par mail une offre pour ma liseuse Kobo comme j'en reçois de plus en plus souvent d'ailleurs. Sauf que, cette fois-ci, l'offre était très très bien ciblée, puisqu'elle me proposait une sélection de quelques titres de racconti gialli (nouvelles noires) en italien, tous plus tentants les uns que les autres. Vous me connaissez un peu, faible lectrice je suis, faible lectrice je reste! Cependant je me suis montrée plutôt raisonnable et n'ai acheté que cette nouvelle-ci "Il Tavolo" parue chez Sellerio Editore Palermo sous la plume d'Alessandro Robecchi. Un auteur que je n'ai encore jamais lu et qui semble connaître une belle notoriété de l'autre côté des Alpes.
J'ai donc ainsi fait la connaissance de Carlo Monterossi, journaliste d'investigation à la télévision italienne, vivant à Milan, célibataire et plutôt bel homme. C'est l'été, fin juillet. Il fait très, trop chaud à Milan et Carlo ne rêve que de sable fin, de mer bleue et de farniente. Il réserve donc un billet d'avion vers cette destination idyllique et se réjouit vivement de cette perspective plus qu'alléchante. Sauf que (et oui!) rien ne va se dérouler selon ses plans...
Le matin-même de son départ, il apprend que l'homme à qui il a confié la majeure partie de ses économies pour les faire fructifier s'est volatilisé, a disparu de la circulation milanaise. Et Carlo se retrouve ainsi ruiné. Ou tout au moins dans une situation financière beaucoup moins aisée. Adieu vacances de rêve! Profondément abattu par cette nouvelle catastrophique pour lui, il commence cependant à enquêter, à interroger ici et là afin de trouver une piste lui permettant de remonter jusqu'à cet indélicat. Aidé en cela par ses amis Oscar Falcone, fidèle compagnon de toujours, et la belle Katia Sironi, comédienne actrice dont Carlo semble bien épris mais sans espoir de réciprocité. Et de fait, c'est autour d'une table de poker (Il Tavolo) que la situation de Carlo Monterossi va se jouer!
Aussitôt achetée, aussitôt lue, cette nouvelle est disponible à l'unité (comme j'ai pu en bénéficier hier) ou inclue dans le recueil "Vacanze in giallo" édité par Sellerio et dont j'ai déjà lu "Rocco va in vacanza" écrite par Antonio Manzini.
Outre le fait de me faire lire en italien (ce qui me change grandement de l'italo-sicilien de Camilleri), j'ai aimé faire la connaissance de ce nouvel enquêteur, Carlo Monterossi, un "don Juan" sûr de lui, un peu hautain, un peu snob, mais qui montre néanmoins quelques faiblesses notamment dans l'attirance amoureuse (non payée de retour) qu'il ressent envers l'inaccessible Katia.
Le sujet de cette nouvelle nous démontre encore qu'il n'est nul besoin de meurtre ou de crime pour mener à bien une enquête. Un coup du sort, un désir de vengeance et le besoin de comprendre y suffisent largement. J'ai aimé de plus le style littéraire de l'auteur, Alessandro Robecchi, également journaliste éditorialiste, sa façon singulière d'amener les faits avec une logique imparable et une ironie sous-jacente, une écriture très agréable et non dépourvue de dérision. Ce qui a eu le don de beaucoup me plaire.
Un auteur que je relirai avec plaisir!...
Et une lecture que je compte aux challenges Polars et Thrillers de Sharon et Il Viaggio d'Eimelle (bien que toujours complètement hors thème de ce mois d'août!)