Branques
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Alors que je me rapproche inexorablement vers la fin de la sélection d'hiver des 68 premières fois, j'ai reçu hier à midi ce premier roman d'Alexandra Fritz "Branques" paru chez Grasset et il a accompagné ma fin de journée en lecture.
De ce roman, j'ai vu, lu les commentaires de mes co-aventurières et, sans être allée lire leurs chroniques (comme je le fais toujours pour ne pas me laisser influencée) leurs avis assez partagés, j'aime ou j'aime pas, me faisaient aborder cette nouvelle lecture avec quand même un peu d'appréhension. Ma curiosité s'en est trouvée d'autant plus piquée et, hardie lectrice, j'ai commencé ma lecture!
Bon, déjà, retourner en hôpital psychiatrique, ne m'emballait pas trop trop mais, gardant en tête, l'heureuse surprise de "Bianca" de Loulou Robert (lu aussi pour les 68), j'y suis allée franco.
Deux filles, deux garçons enfermés dans cet hôpital psy : Jeanne qu'on suit à travers son journal intime et ses compte-rendus d'hospitalisation du début à la fin du roman et qui nous fait suivre par extension ses camarades d'enfermement : Isis dite "So-called", Tête d'ail jeune homme qui séjourne régulièrement dans l'établissement, et Frisco, victime de son activité illicite de dealer. Quatre jeunes gens dont la vie est mise entre parenthèses. Quatre jeunes qui se cherchent, se trouvent parfois mais pour mieux se perdre à nouveau. Un récit fort, brutal, très réaliste, trop même. Un récit à la fois dense et court, concentré presque pour mieux nous en faire ressentir toute l'absurdité en même temps que l'urgente nécessité.
Je ne vous dirai certainement pas que j'ai aimé cette lecture qui m'a heurtée à plusieurs reprises, heurté ma sensibilité. Car même si, en matière de lectures, je suis capable de tout lire en séparant bien la part de fiction de la vie réelle, là, dans ce roman, la barrière est très fragile. Où se situe vraiment la fiction? Qu'est-ce qui fait vraiment la réalité? Difficile à dire.
De fait cette lecture me laisse un sentiment partagé : la satisfaction d'avoir lu ce roman mais aussi un trouble indéfini, un sentiment de malaise que je ne parviens pas à nommer encore. Une écriture belle, forte et vraie, c'est ce que je garde de ce premier roman découvert grâce à Charlotte, Nicole et Églantine.