Froid comme la mort
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N'en déplaise à mon amie blogueuse littéraire, Laure, j'ai eu, moi, grand plaisir et bonheur à retrouver le vice-questeur Rocco Schiavone et son créateur Antonio Manzini dans cette deuxième enquête parue, dans sa traduction française d'Anaïs Bouteille-Bokobza, chez Denoël Sueurs froides, "Froid comme la mort".
Désormais installé à Aoste, le vice-questeur Rocco Schiavone est appelé à intervenir dans l'appartement, mis complètement sens dessus dessous, d'Ester Baudo, où il découvre cette jeune femme d'une trentaine d'années pendue aux rideaux de sa chambre dans une mise en scène macabre qui ne laisse aucun doute sur sa mort. Mais qui a bien pu commettre un tel crime? Les voleurs qui auraient ravagé l'appartement sans rien emporter? La piste semble évidente. Mais un peu trop cependant pour Rocco et son agent Italo Pierron qui vont devoir mener l'enquête et élargir leurs investigations. Car des doutes planent aussi sur Irina, la femme de ménage russe dont le beau-fils est un dealer en passe d'être connu par les services de la police. Des soupçons, savamment aiguillés par la meilleure amie de la victime, se portent aussi sur Patrizio, mari d'Ester, dont l'union ne parait pas avoir été aussi idyllique qu'il veut bien le dire...
Le vice-questeur Schiavone a fort à faire. Et d'autant plus qu'il se retrouve personnellement confronté à un choix de vie qu'il se refuse à suivre avec sa compagne actuelle, Nora. Qu'il doit gérer la bonne marche de son commissariat et notamment les conséquences de la présence de l'inspectrice Rispolli au sein de son équipe, jeune femme qui cumule les défauts d'être jeune, belle ET femme! Et surtout qu'il est appelé à retourner discrètement à Rome, où il officiait auparavant et se retrouve ainsi de nouveau face à ce qui a causé sa mutation à Aoste.
Et tout ceci en l'espace de quelques jours, comme cela semble être le scénario d'écriture d'Antonio Manzini.
J'ai vraiment eu grand plaisir à retrouver ce personnage attachant qu'est ce vice-questeur Rocco Schiavone. Malgré ses défauts (mais qui peut se targuer de ne pas en avoir?!!!), il se révèle touchant dans ses gestes, dans ses façons de faire, dans ses opinions, dans ses certitudes. Rocco Schiavone est un homme blessé qui peine à remonter la pente. On comprend que son épouse, Marina, est décédée dans de mystérieuses circonstances qui ont cependant eu pour conséquences de lui faire quitter Rome. Quand il se rend sur la tombe de Marina et croise malencontreusement ses beaux-parents, ceux-ci reconnaissent qu'ils ne pourront jamais lui pardonner la mort de la jeune femme. Et Rocco doit faire avec, doit vivre avec ce poids sur la conscience et dans son cœur.
J'ai aimé à nouveau le style incisif d'Antonio Manzini, la façon particulière dont Rocco conduit son enquête, son implacabilité, l'ambiance du commissariat, les états d'âme du vice-questeur, ses façons d'agir. Bref je suis en train de devenir une inconditionnelle du vice-questeur Schiavone. A tel point que j'ai envie de le lire à présent aussi en VO et que je viens de m'offrir sa dernière enquête "7-07-2007" paru chez Sellerio le 7 juillet dernier ainsi qu'une nouvelle "Rocco va in vacanza" , deux lectures italiennes dont je vous parlerai bientôt!
En attendant, même si elle est complètement hors du thème de ce mois, je compte cette lecture pour le challenge Il Viaggio d'Eimelle! Et aussi pour le challenge Polars et thrillers avec Sharon!