Une enfance lingère
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Décidément ce mois d'avril aux accents belges, organisé avec brio par Anne et Mina, se révèle plein de jolies surprises et de merveilleuses découvertes. C'est encore le cas aujourd'hui avec ce roman de Guy Goffette "Une enfance lingère" paru chez Gallimard en 2006.
Que dire de cet auteur, si ce n'est qu'il est un véritable poète, qui voue un réel amour aux femmes, à LA femme en général, et qu'il lui dresse un véritable autel dédié à sa sensibilité, à sa sensualité, à son intimité, et tout cela dans un profond respect.
Que dire de ce roman, si ce n'est qu'il est une véritable ode à LA femme, à la féminité, à la douceur, à la tendresse et à l'amour?
Ce roman, c'est tout ceci à la fois et tellement plus encore! Des souvenirs d'enfance, d'une enfance vécue au rythme des femmes qui évoluent au côté de la mère de Simon, le jeune narrateur. Sa mère est lingère. Son travail, c'est de prendre soin du linge, des vêtements de ses employeurs, et en particulier des vêtements des épouses, et filles, de ses employeurs. Et c'est dans cet univers bruissant de soieries, de douces étoffes, de sous-vêtements, de lingeries vaporeuses, légères et grandes ouvertes à toutes les imaginations que grandit le petit garçon, assistant à des scènes inoffensives qui le troublent, éveillent sa sensibilité, provoquent de doux premiers émois auxquels il accorde toute son attention. Des scènes qui le mettent parfois dans l'embarras, le font rougir ou au contraire lui laissent à penser qu'il est un homme désormais, ou presque! Des anecdotes émouvantes, un peu troubles, narrées avec une grande spontanéité, une saveur inégalable.
Car c'est bien là que se trouve la qualité essentielle de ce roman (à mes yeux du moins). Alors qu'un tel sujet aurait vite fait de déraper, ou tout au moins de tomber dans la facilité, il n'en est rien! On se surprend à considérer Simon et ses premiers émois avec une grande tendresse. Par l'écriture douce et poétique de l'auteur, il nous émeut, nous fait sourire. C'est à la fois l'innocence de l'enfance qui nous explose en pleine figure et la porte ouverte sur quelque chose de plus subtil, de plus délicat, de plus mûr aussi tout en restant dans le domaine de l'inaccessible, du rêve et d'un avenir en devenir.
C'est vraiment un très beau texte, empreint de douceur et de tendresse, porté par la magie de l'enfance, une enfance que l'on devine chatoyante, à l'image de tous ces dessous que Simon découvre avec des yeux émerveillés, grands ouverts sur le monde qui l'entoure!