Pain, Education, Liberté

Publié le par Martine

Pain, Education, Liberté

Je vous rassure tout de suite, je ne vais rien revendiquer (quoique, par les temps qui courent, je le pourrai très bien!). Non. Je vais me contenter de vous parler du dernier volet de la "trilogie de la crise grecque" commencée par Petros Markaris avec "Liquidations à la grecque" puis "Le justicier d'Athènes", trilogie devenue ensuite tétralogie avec "Épilogue meurtrier" dont je vous ai précédemment parlé. Tous ces romans sont parus chez Seuil Policier et traduits par Michel Volkovitch.

Si j'ai lu le premier pour L'année grecque de Laurence et Cryssilda, j'ai poursuivi avec plaisir cette découverte d'abord parce que ces lectures me permettent une bonne connaissance de la situation actuelle de la Grèce, d'enrichir ma culture personnelle et aussi parce que je me suis prise d'affection littéraire pour le commissaire Kostas Charitos, son épouse Adriani, sa fille Karerina, son gendre Phanis et tous les personnages secondaires qui gravitent autour d'eux avec plus ou moins de présence mais toujours avec des personnalités bien cernées, à commencer par la fine équipe de ce commissariat d'Athènes.

Nous sommes le 1er janvier 2014 et, alors que le commissaire Charitos passe cette nuit de Nouvel An en famille, l'heure est de plus en plus grave pour la Grèce qui abandonne l'euro et revient à la drachme. Ce qui provoque de nouvelles émeutes dans le pays, entre les "pour" et les "contre" cette rétrogradation et une surcharge de travail pour Charitos et son équipe. La situation s'aggrave davantage lorsque, au cours de ses vœux de Bonne Année, le ministre annonce un gel des salaires pour les trois prochains mois. Autant dire que le moral est au plus bas et qu'il va falloir faire preuve de plus d'ingéniosité pour arriver à vivre sur ses propres économies! C'est alors qu'un premier meurtre est commis, revendiqué sous le slogan "Pain, Education, Liberté" et, pour le coup, d'abord au titre du "pain". Très vite, il apparaît que la victime est un ancien de Polytechnique et fait partie de ceux qui, après s'être rebellés contre le pouvoir en place quarante ans plus tôt, lui ont succédé et ont connu des réussites socioprofessionnelles fulgurantes.

Le gouvernement en place ayant été renversé, un provisoire s'installe laissant la police nationale sans tête officielle et première exposée à la vindicte populaire tant que de nouvelles élections ne sont pas programmées. Ce qui n'arrange pas la situation de Charitos et de son commissariat surtout lorsqu'un deuxième meurtre est commis dans les mêmes conditions que le premier, puis un troisième, revendiqués successivement aux titres d' "Education" et de "Liberté". Le commissaire Charitos est donc bel et bien en présence d'un tueur en série. Mais, dans une telle confusion, comment l'identifier? Comment le repérer? Comment l'arrêter? Et surtout pourquoi Katerina est-elle amenée à défendre Kyriakos, fils de la première victime, jeune homme sympathique, bien sous tous rapports, engagé bénévolement auprès des plus faibles et des plus démunis, ayant rompu toute relation avec son père et s'étant fait arrêter comme dealer?

Je ne vous cache pas que j'ai dévoré ce nouvel opus tant pour la qualité de l'intrigue, que pour la compagnie de Charitos et pour la vision très réaliste que ce roman nous montre également de la crise grecque. Je ne sais pas si Petros Markaris poursuivra dans cette voie. Mais une chose est sûre. Je suis vraiment heureuse d'avoir fait la connaissance du commissaire Charitos grâce à lui et je l'en remercie. De même que je remercie Laurence et Cryssilda de m'avoir offert cette belle découverte.

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A
J'ai l'intention de le lire aussi celui-là, me voilà trop ferrée par le commissaire Charitos !
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M
On est deux!!! :-)<br /> Merci Aifelle!