La mort en écho
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Pour ma dernière participation au Mois belge de Mina et Anne, ce n’est pas avec un mais avec deux romans que je prends part au thème "Polar" aujourd'hui..
Deux polars. Deux auteurs belges. La première, Barbara Abel, est née et vit à Bruxelles. J’ai eu grand plaisir à la rencontrer lors des Quais du Polar à Lyon au début du mois et le roman dont je vais vous parler à présent est ma première lecture de cet auteur. Le second, Paul Couturiau, est né à Bruxelles et vit en France, du côté de Metz. J’ai lu plusieurs de ses romans (mais pas tous puisque je suis "tombée" par hasard sur celui dont je vous parlerai un peu plus tard dans la journée). C’est un auteur que j’apprécie beaucoup, que j’aime lire et que je rêve de rencontrer !!!
J’ai choisi ce roman de Barbara Abel "La mort en écho", paru en 2006 aux Editions du Masque parce qu’il présente la particularité et l’originalité de se dérouler "chez moi", à Valence et à Cliousclat, dans ma Drôme. Et je peux vous assurer que cela, ce rapprochement géographique, a offert un contexte vraiment unique à ma lecture !
Trois femmes, trois époques différentes. Trois récits indépendants qui vont s’agencer, se compléter, s’harmoniser jusqu’à nous révéler l’impensable, l’incroyable et pourtant la triste réalité. Madeleine en 1930. Marie dans les années 1960. Manon au début des années 2000.
En 1930, Madeleine, jeune femme de la bonne société, vient juste d’épouser Gilbert, contrainte par son père, pour "effacer" sa faute d’être tombée enceinte de l’homme qu’elle aime, Simon, qui a le défaut de n’être qu’un pauvre cheminot, et c’est d’ailleurs ce nom de "Cheminot" que la jeune femme s’empresse de donner à la maison que ses parents lui offrent en cadeau de mariage, à Cliousclat. Madeleine n’aime pas Gilbert et rêve de le voir disparaître. Pourtant, à la naissance de son fils, Bernard, ses sentiments se teintent peu à peu d’affection. Alors, pourquoi Gilbert meurt-il tout à coup ? Et pourquoi, quelques mois plus tard, retrouve-t-on Madeleine, égorgée, dans sa maison, peu après le retour, suspect, dans la région, du cheminot, père de son enfant ?
Quelques années plus tard, c’est Marie et son jeune époux Thomas qui achètent pour une bouchée de pain cette fameuse maison "le Cheminot", témoin du drame qui s’y est déroulé trois décennies auparavant et laissée à l’abandon depuis. C’est dans cette maison qu’après plusieurs années d’essais vains avec Thomas, Marie tombe enfin enceinte… de son amant, Bernard, revenu dans la région.
Tout ceci, Manon, jeune trentenaire, fille de Marie, ne le sait pas, elle qui vit à Valence avec son compagnon Théo, avec qui elle essaie vainement de tomber enceinte, à proximité de la place Saint-Jean dans une maison composée de trois appartements sur trois niveaux. Alors pourquoi éprouve-t-elle un sentiment bizarre de gêne, voire de rejet, une angoisse sourde qui l’étreint à chaque fois qu’elle croise son nouveau voisin, Nino Darmont, vieil homme qui, peu à peu, s’immisce dans la vie du jeune couple jusqu’à finir par s’y imposer pour de bon ?
Ces trois récits qui s’intercalent au fur et à mesure du récit nous ouvrent les portes d’une histoire incroyable, passionnante et assez prégnante. La place que tient cette maison du "Cheminot" semble dominante, déterminante, et devient peu à peu très angoissante. Serait-ce une maison hantée ?
Je ne vous le dirai pas pour ne pas vous ôter les effets d’une telle question. Mais, pour moi, imaginer que tout ceci a lieu près de chez moi, dans des lieux, un quartier que je peux aisément visualiser a ajouté au plaisir de la lecture et a augmenté mon émotion liée à cette angoisse d’autant. Étrange expérience que je ne suis pas sûre de vouloir renouveler. Du moins … pas dans l’immédiat !