L'affare Vivaldi
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Le premier roman dont je vous parle aujourd'hui est paru en Italie aux éditions Sellerio, d'un auteur italien : Federico Maria Sardelli, et je l'ai lu en italien grâce à l'association Lectures Plurielles, qui organise le Festival du Premier roman de Chambéry (73), et sa plateforme Alphalire.
Vivaldi, le compositeur vénitien Antonio Lucio Vivaldi, tout le monde le connait, au moins par ses célèbres "Quatre Saisons". Très prolixe, il a composé de nombreuses autres œuvres, dont certaines n'ont jamais été publiées et même, pour quelques-unes, sont tombées dans l'oubli, passant de mains en mains au fil des siècles, jamais détruites, et réapparaissant mystérieusement dans les mains d'un évêque "pas très catholique" (!!!) sous le régime fasciste mussolinien juste avant le Deuxième Conflit mondial.
C'est cette histoire, cette vérité historique, que Federico Maria Sardelli nous conte ici avec beaucoup de précision, de détails et d'anecdotes. S'appuyant sur des faits réels et authentiques, l'auteur (également musicien) nous offre un récit dense et prenant auquel on ne peut qu'adhérer. Les événements sont connus, ou le deviennent. Les noms liés à l'Histoire nous guident dans notre lecture et les principaux protagonistes s'y accolent et deviennent partie prenante du récit, lui conférant ainsi cette part de romanesque essentielle pour ne pas avoir l'impression de lire un énième livre d'Histoire sur la vie de celui qui fut surnommé le Prêtre roux, il Prete Rosso, à cause de sa flamboyante chevelure, et sur les événements qui se sont déroulés au cours des deux siècles qui ont suivi la mort de Vivaldi jusqu'à ce que resurgissent ces œuvres.
Et c'est réussi. Car non seulement le style de Federico Maria Sardelli est agréable, son écriture aisée, mais on y sent comme une musique, une mélodie. Et on ne peut alors, je n'ai pu alors que tomber sous le charme.
La précision du récit lui confère une aura dramatique et parfois une cruauté difficilement envisageable (j'ai dû vérifier à deux fois certains mots de vocabulaire pour être sûre d'avoir hélas bien compris). Mais telle fut l'Histoire et tels sont le caractère et le comportement de certains hommes (qui, à mon avis, n'ont d'homme que le nom). Heureusement par son style, par le rythme qu'il impose à son roman, qui demeure avant tout un roman, Federico Maria Sardelli parvient à apaiser nos craintes et notre effroi et nous ouvre les portes d'une humanité plus rassurante et réaliste (à mes yeux tout au moins).
Je suis heureuse (et fière) d'avoir lu ce roman dans son intégralité, écrit dans un bel italien, plaisant à lire, et au contenu si riche d'enseignement.
Cette lecture me permet une première participation au Défi Premier roman de Daniel, et challenge Il Viaggio d'Eimelle!