Piste noire

Publié le par Martine

Piste noire

Quand une lecture te retient au point que tu as du mal à entrer dans une nouvelle, une fois la dernière page tournée. Quand, en plus, elle te permet de participer avec bonheur au thème du mois du challenge Il Viaggio d'Eimelle sur l'Italie du Nord, cela ressemble fort à un double effet Kiss Cool et à un énorme coup de cœur littéraire! Ce bonheur de lectrice, je le dois à Antonio Manzini et à son roman "Piste noire" paru chez Denoël Sueurs froides.

Profondément romain, le sous-préfet (puisqu'il parait qu'on ne dit plus Commissaire) Rocco Schiavone a été muté à Aoste. Une mutation que le sous-préfet qui, comprend-on très vite, lui a été imposée suite à quelque chose de très grave, vit très mal. Forcément. Ce soir-là, il s'apprête à passer une tendre soirée avec Nora, conquête récente, quand il est appelé sur un accident mortel survenu sur une piste de la station de Champoluc dans la vallée d'Ayas. Enfin... mortel, oui, puisque le corps découvert de Leone Micciche l'est assurément, écrasé par une dameuse. Mais accident, pas vraiment puisqu'il apparaît très vite que Leone a bel et bien été assassiné. Par qui et pourquoi? C'est ce que Rocco Schiavone et son brigadier Italo Pierron vont devoir trouver et révéler et cela très rapidement puisque, toujours aux yeux du sous-préfet, si une enquête ne se résout pas dans les trois jours, elle piétine et s'enlise et, pire encore, laisse toute latitude au coupable de brouiller davantage les pistes voire de disparaître.

Alors voilà. Je vous l'ai dit, je me suis passionnée pour ce roman. J'ai apprécié le personnage de Rocco Schiavone, son caractère bien trempé, ses manières pas très "catholiques" mais ô combien efficaces, sa façon d'être un peu méprisant, son assurance (justifiée cependant), son arrogance et, en même temps, cette faille dans la carapace que l'on devine, que l'on sent à vif sans trop savoir en quoi elle consiste, d'où elle vient, depuis quand et qui l'a causée. Pourquoi Rocco Schiavone a-t-il été muté? Qu'a-t-il pu bien faire qui ait justifié une telle sanction? Et aussi pourquoi s'engage-t-il dans des liaisons aussi brèves qu'incompréhensibles alors qu'il est marié à la douce Marina qu'il retrouve chez lui le soir après chaque journée d'enquête sur le terrain? Cette blessure qu'il s'efforce de cacher, qu'il dissimule dans la fumée d'un joint (eh oui) quand elle s'ouvre un peu trop, quelle est-elle? A qui la doit-il?

Et ces chaussures, ces Clarks, en couverture du roman? Que viennent-elles faire là, dans cette station de skis où elles ne sont d'aucune utilité pour marcher dans la neige? Quelle valeur ont-elles? Quelle place occupent-elles dans la vie de Rocco Schiavone?

Bien évidemment je ne vous le dirai pas, de crainte de vous empêcher de profiter, à votre tour, de cette excellente lecture, de cette passionnante enquête menée tambour battant et avec une efficacité redoutable par le sous-préfet Schiavone sous la plume magistrale d'Antonio Manzini. En trois jours, trois courtes journées complètes entre la découverte du corps de Leone Micciche et ses obsèques révélatrices, jusqu'à cette dernière page, ces dernières lignes qui m'ont littéralement assommée, bouleversée, achevée!

Piste noire
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E
Tu es tres convaincante!
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M
Tu trouves?!!! Merci Eimelle!
M
Tu nous donnes envie encore une fois
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M
Tant mieux!!!
A
Ah non, tu poses trop de questions sans donner les réponses ! Tricheuse !
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M
Ha Ha!!! :-)
A
Comme pour l'enquête policière dont il s'agit ici, laissez-moi vous dire, chère Martine, que voilà une chronique rondement menée aussi ! J'adore votre façon de donner envie aux visiteurs de vos pages, de lire ce livre. Comme chaque fois, d'ailleurs, pour ne pas dire comme pour tous les autres romans dont vous nous parlez ici ! Même pour ceux qui appartiennent à une littérature que je n'affectionne pas, vous arrivez à me rendre attentive et intéressée ! Alors laissez-moi vous dire, que c'est cela le vrai secret de ce qu'on appelle, avoir "une écriture"... Certainement parce que vous êtes une passionnée. Mais quelle belle façon vous avez, de savoir partager vos émotions en quelques lignes seulement... ! Merci et bravo. Quand je vous dis que vous devriez écrire, pour changer de toujours lire... :-))) même si l'un n'empêche pas l'autre ! (quoi que, un petit peu tout de même, je peux vous l'assurer !) Je vous embrasse, et vous souhaite une douce fin de dimanche, et puis, bon courage pour la semaine qui vient. A bientôt... bisous bisous !
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M
Chère Alysa, Que puis-je vous répondre? Que puis-je dire à tous ces compliments qui me touchent énormément vous vous en doutez. Merci. Merci infiniment! Mon but avec ce blog est de partager mes lectures. Si j'y parviens, c'est tant mieux. Cela me suffit. Merci Alysa et très belle journée à vous! Je vous embrasse