Le Quartier américain

Publié le par Martine

Le Quartier américain

Retour au Prix littéraire de ma médiathèque La Passerelle avec cette cinquième (et avant-dernière) lecture : "Le Quartier américain" de Jabbour Douaihy, paru chez Actes Sud dans la collection L'Orient des livres.

Le Quartier américain, c'est le quartier le plus pauvre, le plus misérable de Tripoli au Liban. C'est ce quartier autrefois très influent, prospère, où se jouait toute la vie politique de la ville et que l'invasion américaine a éteint. C'est dans ce quartier désormais laissé à l'abandon que vit, avec sa mère, Ismaïl, jeune homme désoeuvré, sans emploi, sans aucune perspective d'avenir... Tandis que sa mère s'efforce tant bien que mal de ramener un peu d'argent pour faire vivre la petite famille en faisant des ménages chez des familles aisées, Ismaïl se laisse entraîner par des recruteurs au mouvement djihadiste et accepte, pour la Cause, de mener un attentat-suicide près de Bagdad. Mais un jour, en se rendant chez la famille Azzam, où travaille sa mère, Ismaïl rencontre Abdel-Karim, fils de cette famille de notables musulmans, lui-même également malmené par la vie, marié sans amour à une femme de sa condition sociale, divorcé, parti vivre à Paris pour échapper à la guerre, il est rentré au pays suite à la disparition brutale et inexpliquée de celle, danseuse serbe, qu'il aime passionnément.

Contre toute attente, une histoire d'amitié s'installe entre les deux jeunes gens. Mais n'est-ce pas déjà trop tard? Leur destin n'est-il pas déjà tout tracé, scellé par des puissances auxquelles ils ne peuvent pas, ou plus, s'opposer, résister?

Autant le dire tout de suite cette lecture ne m'a pas vraiment transcendée. Est-ce à cause de sa brièveté? (même pas 180 pages) Le récit est certes intéressant, instructif. Il nous montre un monde qu'on a un peu de mal à imaginer de ce côté de la planète (enfin... moi). On se prend d'affection pour Ismaïl et Abdel-Karim, pour les drames qu'ils ont traversés, pour les épreuves que la vie leur a imposées et leur impose encore. C'est inévitable. Mais j'en suis restée là. Un peu comme si j'étais simplement invitée à les croiser sans les rencontrer vraiment. Ou comme si quelqu'un me parlait d'eux, me racontait leur histoire sans me les présenter. L'histoire finie, j'ai refermé le livre et suis passée à autre chose. Certes c'est bien ainsi que cela se passe habituellement. Mais après chaque lecture, je prends le temps de souffler, de me retrouver après avoir vécu au rythme de l'histoire lue et partag les aventures et les émotions de ses personnages. Ici, non.

Et c'est dommage.

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M
Un rdv manqué dommage !
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M
ça arrive parfois...
P
Je comprends ce que tu veux dire... J'ai lu "L'Orangeraie" il y a quelques semaines et, je dois bien le dire, il m'a prise aux tripes car inévitablement cela mène à un questionnement ...<br /> Merci d'en avoir parlé, chère Martine, gros bisous et belle journée à toi ;-)
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M
Merci Denise. Entre lectrices, on se comprend toujours! Gros bisous et très bon week-end!