Une année dans la vie d'une femme
Comme toute lectrice (blogueuse) qui se respecte, j'ai une PAL (Pile à lire) démesurément haute et je n'ai de cesse que de vouloir la faire baisser. Mais cela s'avère peine perdue quand un roman, sitôt aperçu, te lance une œillade irrésistible et t'ouvre grand ses bras. C'est ce qui s'est passé avec celui-ci "Une année dans la vie d'une femme". D'abord parce que c'est Guillemette de la Borie qui le signe et que c'est une auteur que j'apprécie énormément. Aussi parce que ce roman est paru dans ma chère collection Terres de France des Presses de la Cité. Enfin, et surtout, parce qu'il m'a délicieusement accompagné cette semaine et qu'il m'imprègne encore beaucoup.
Aliénor, dite Alia, est une femme à la cinquantaine épanouie. Expert-comptable, elle vit à Paris avec son fils cadet, Max, étudiant, pendant que l'aîné multiplie les expériences professionnelles ici et là et que son mari, Gilles, voyage à travers le monde pour son travail d'homme d'affaires qu'il exerce passionnément. Du mieux qu'elle peut, Alia supervise la situation financière de sa mère, Vivi, et se tient éloignée des réflexions que ne manque pas de lui adresser son frère médecin, Guilhem.
Tout ceci, sa solitude, ses petits tracas quotidiens, Alia les partage avec ses trois amies Marion, Stéphanie et Tiên, qu'elle connait depuis les années d'école de son fils Max et qu'elle retrouve régulièrement chaque premier lundi du mois à l'Etoile d'Orient, chez Houria. C'est là, entre joies et peines partagées au fil des années passées qu'Alia annonce à ses amies la maladie rare dont elle est atteinte. Une maladie qu'elle renomme "Ataxie", et qui doit la conduire irrémédiablement et progressivement vers une paralysie définitive. C'est là aussi qu'elle leur fait part de sa volonté, malgré tout, de remettre en état la propriété héritée de son père en terre périgourdine, en Dordogne, Campniac. Une propriété dont sa mère ne veut absolument pas entendre parler, à laquelle son frère tient cependant beaucoup, et qui pourrait bien lui révéler certain lien avec sa maladie... quand, toutefois, elle sera prête à écouter.
J'ai aimé cette histoire. J'ai aimé ce roman. Mais, contrairement à mon habitude, je ne l'ai pas "dévoré". Je me suis plutôt laissée porter par sa quiétude, comme protégée, comme enveloppée par ce récit que Guillemette de la Borie nous dévoile mois après mois. Une année dans la vie d'une femme, c'est bien de cela dont il s'agit ici. Entre janvier et décembre, il s'en passe des choses, des événements, des bonheurs, des bouleversements, des inquiétudes, des crises, des prises de conscience. Une année dans la vie d'une femme, c'est la vie qui passe, qui s'écoule, qui nous marque de son empreinte et du temps qui avance, inexorablement.
Une année dans la vie d'une femme, c'est aussi une formidable histoire d'amitié entre ces quatre femmes. Une amitié solide, forte, inébranlable, comme seules les véritables amitiés peuvent l'être, s'exprimant dans le respect, dans l'écoute, dans l'attention.
Une année dans la vie d'une femme, c'est surtout une magnifique écriture, fluide, légère, qui nous porte et nous emporte, qui nous prend par la main et nous inclut dans ce voyage, dans ce cheminement au fil des mois, des mots qui nous émeuvent, nous bouleversent et nous ramènent à l'essentiel. La vie.