Parfait amour

Publié le par Martine

Parfait amour

Reçue hier, j'ai de suite lu la dernière publication des éditions Zonaires. D'abord parce que ce recueil de huit nouvelles est signé Fabienne Rivayran, une auteur que j'ai plaisir à suivre depuis quelques années déjà et qui ne m'a jamais déçue, littérairement parlant. Ensuite parce que ce recueil porte un joli titre, plaisant, prometteur : "Parfait amour"... à condition qu'une telle émotion puisse être parfaite bien sûr.

En lisant ce recueil, je l'avoue, mon idée première était de sélectionner une nouvelle, que je savais de qualité chez Fabienne Rivayran, pour la proposer à l'étude à mes "élèves" en cette semaine précédent la fameuse Saint-Valentin. Le titre du recueil m'y encourageait.

Mais non. Pas la première "Poison d'avril" qui remet en présence une ancienne "call girl" (et un peu plus) et son entremetteur, dans l'hôtel restaurant qu'elle tient désormais, et cela à trois jours de son mariage avec un homme à qui elle n'a rien dit de son passé.

Pas la seconde non plus "Deux jours sans rien faire" dans laquelle une femme, Muriel, s'offre véritablement deux jours de détente, de pause, inattendus, inespérés, dans la vie qu'elle voue à sa fille handicapée.

Et puis pas la troisième même si son titre fait rêver. "Bonheur conjugal" d'une femme battue qui excuse tous les coups que lui porte son mari parce que vous comprenez, docteur, il n'a jamais eu de chance dans sa vie...

La quatrième peut-être? "En vitrine". Un homme qui a cru en un avenir heureux, un avenir auquel la vie l'a fait renoncer et qui renonce. Vraiment.

La cinquième alors? "La malle". Un mariage où l'amour n'a plus sa place si jamais il en a eu une. Une erreur de casting. L'envie, le besoin? de se sentir comme tout le monde. Mais... chassez le naturel...

Et la sixième? "Changements climatiques". Là encore un titre engageant. Mais une histoire banale d'incompréhension paternelle. Une femme, une mère, partagée, renonçant à la présence de sa fille pour satisfaire à la demande d'un époux qui n'a que faire de cette abnégation.

Encore deux. Pourrai-je proposer à mes "élèves" : "Dernière cigarette", une femme décidée à quitter le domicile conjugal pour vivre un nouveau bonheur, un mari qui ne peut à aucun prix l'accepter. Ou "Femme de chambre", l'histoire d'une renaissance, d'une reconstruction identitaire, envisagée, là aussi, trop tard, quand on ne peut plus fermer les yeux sur qui on est vraiment, et qu'on ne peut faire autrement que d'apporter de la souffrance et de l'incompréhension autour de soi, à ses proches.

Non, vraiment, aucune de ces huit nouvelles ne correspond à ce que j'en attendais, à ce que j'en espérais initialement. Et pourtant, nulle déception dans cette lecture. Au contraire! C'est un vrai bonheur littéraire que m'a offert Fabienne Rivayran. Encore une fois. Par la qualité de son écriture, la qualité et la variété de ses sujets, sa finesse d'analyse des caractères et le regard sans concession qu'elle porte sur les comportements humains, la sensibilité, les émotions qu'elle distille si justement. Ni trop, ni peu. Le ton juste, sans complaisance, sans pitié, pour des personnes ou des situations provoquées, attendues, surprenantes ou involontaires. Des personnages authentiques avec leurs qualités et leurs défauts présentés tels quels. Parce que l'Homme (et la Femme) sont comme ça.

Et l'amour dans tout ça, me demanderez-vous peut-être? Je vous rassure, il est là, et bien là. Partout. Mais sa perfection?... Je la cherche encore.

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M
Si l'amour était parfait on se lasserait non ? en tout cas tu m'as donné envie de découvrir cette auteure.. merci
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M
Je pense, oui! :-) <br /> Et je suis ravie que tui aies envie de découvrir l'oeuvre de Fabienne Rivayran. Tu apprécieras, j'en suis sûre!
T
Vais bientôt le lire à mon tour. Suis certain que je ne serai pas déçu, comme vous Martine.
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M
Je n'en doute pas une seconde! Merci Thierry!