Presagio

Publié le par Martine

Presagio

Première lecture italienne de cette nouvelle année. Première pépite et c’est aux éditions Calmann-Lévy que je la dois.

Nous sommes à Venise, en juillet 1914, quelques jours avant le début de la Première Guerre mondiale. Depuis 7 ans, Niccolo Spada dirige d’une main de fer dans un gant de velours L’Excelsior, somptueux palace du Lido vénitien où viennent en résidence tous les puissants de ce monde, aristocrates, riches industriels, et, parmi eux, la belle et mystérieuse marquise Margarete von Hayek.

Séduisante à faire damner tous les saints, la marquise porte en elle un troublant et sombre secret. Sûre d’elle et de sa beauté, elle n’hésite pas à donner rendez-vous au Commandatore Spada dans le but évident de le séduire et dans celui, non avoué, d’utiliser à bon escient sa connaissance de la ville. Mais l’homme est faible et l’amour, même éphémère, au rendez-vous… Niccolo se retrouve alors confronté à la fois à cette passion inattendue, à ce rêve étrange qu’il fait régulièrement d’un peintre acharné à reproduire le regard d’un lion et qui ressemble étrangement à l’homme à qui Margarete rend visite en cachette dans un asile psychiatrique, et à cette période d’attente fébrile d’avant-guerre que tous autant qu’ils sont redoutent d’affronter tout en étant sûrs de la victoire de leur patrie.

Avec une délicatesse rare, Andrea Molesini signe avec ce « Presagio » un roman de toute beauté. Empreints d’une grande poésie, les sentiments, les émotions y sont dépeintes avec beaucoup de tact, de sensualité et de réalisme. L’ambiance mélancolique de fin d’une époque d’euphorie, de fête et d’insouciance y est merveilleusement bien restituée. Et puis, Venise, bien évidemment. Venise et ses canaux. Venise et ses hôtels de luxe, ses palais, son atmosphère si particulière, si singulière, à nulle autre pareille. Venise accueillant comme elle-seule sait le faire des hommes et des femmes venus des quatre coins du monde, de tous les horizons, et conférant par leur présence sa qualité de vie à cet hôtel de La Sérénissime. Et cette guerre qui menace, qui approche, inexorablement, et dont tous savent bien, et le directeur Niccolo Spada le premier, qu’elle va tout bouleverser et que, quelle qu’en soit l’issue, quel qu’en soit le vainqueur, plus rien ne sera jamais comme avant.

Une lecture magnifique, une écriture parfaitement maîtrisée, un roman unique.

Et toujours cette mélancolie...

http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/12/challenge-lecture-italie-il-viaggio-2015.html

http://lecture-spectacle.blogspot.fr/2014/12/challenge-lecture-italie-il-viaggio-2015.html

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E
je confirme, une belle lecture!
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M
:-)
F
Je te souhaite une belle et heureuse année 2016 Martine entourée de tes beaux enfants. Je te souhaite aussi de belles découvertes littéraires (mais à lire tes billets, je vois que tu découvres toujours et encore des pépites). Je continuerai avec grand plaisir à te lire (même si je n'ai pas toujours le temps de mettre un commentaire à chacun de tes billets). De grosses bises
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M
Merci! Merci! Merci, Florence! Ta confiance me touche beaucoup! Très belle année à toi aussi ainsi qu'à ta famille et à tes proches!
E
ajouté aussi à mes envies!
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M
Merci Eimelle!
F
Je le note tout de suite ! Je vais justement faire un tour à la librairie italienne demain, mais ma liste est déjà bien longue...
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M
Je sais bien :-( mais... Bonne lecture, Florence!
B
Très bel article!<br /> Première Guerre mondiale, Italie, deux axes qui me parlent. Je note ce titre, merci!
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M
Alors si tu aimes l'Italie et ce qui se rapporte à la Première guerre mondiale, tu vas aimer. C'est sûr! Merci Blandine!