Juillet
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Pour la dernière lecture commune programmée autour de l'oeuvre d'un auteur pendant ce Québec en novembre, Laurence et Karine nous ont proposé de découvrir Marie Laberge. Autant vous dire tout de suite que, pour moi, cette découverte fut comme une apothéose, quelque chose de grandiose, une lecture de ce roman "Juillet" magnifique et éblouissante. Ce roman, paru en 1989 chez Boréal et publié aux éditions Anne Carrière en 2004, je l'ai emprunté à la médiathèque Simone de Beauvoir à Romans après avoir hésité sur le fait de me lancer dans la trilogie de Marie Laberge "Le goût du bonheur" dont certaines blogueuses nous vantaient les mérites au sein de notre groupe FB. Et puis la raison l'a emporté! Je me suis "contentée" de ce roman de quelque 265 pages seulement. Et, croyez-moi, je ne regrette absolument pas cette décision! J'ai apprécié chaque mot, chaque phrase, chaque chapitre de ce roman qui commence de façon bien ordinaire : une fête d'anniversaire en plein mois de juillet. Une fête gérée et orchestrée de main de maître par Simon, le chef de famille, secondée par son épouse, une femme agréable mais qu'on sent un peu distante, à côté de cet événement familial auquel assistent aussi le fils du couple, sa femme et leur fils Julien. Tout commence donc par cette fête. Chacun semble heureux de se retrouver, ou le laisse penser. Et puis, peu à peu, les choses se mettent en place. J'ai presque envie de dire "Chassez le naturel, il revient au galop". Car, dans cette famille, somme toute normale, beaucoup de non-dits sont contenus, maintenus, ne rien dire, surtout pas. Jamais. Ne rien dire des ressentiments et des griefs qu'on sent poindre dans la relation entre Simon et son épouse. Ne rien dire de ceux aussi qu'on ressent aussi confusément entre le fils et la belle-fille du couple. Même quand Julien, sur qui se concentre toute l'attention, met bien involontairement les pieds dans le plat! On n'a rien entendu. On ne voit rien. On fait comme si tout allait bien, au mieux dans le meilleur des mondes. Mais la tension monte. Doucement. Insidieusement. Certains rapprochements entre Simon et sa belle-fille s'effectuent. Et, comme l'orage qui gronde et se rapproche de ce jour de fête, la tempête pourrait bien survenir aussi au sein-même de cette famille comme il faut, trop parfaite pour être honnête. Voilà. Vous savez tout de ce roman exceptionnel que j'ai lu cette semaine. Une lecture qui m'a tenue en haleine de la première à la dernière page. Une lecture savoureuse. Où chaque mot compte. Où les émotions sont parfaitement retransmises et nous imprègnent totalement. Où les sentiments se dévoilent comme on peut/pourrait s'y attendre mais parviennent à le faire en nous surprenant à chaque fois. Un roman où l'écriture monte crescendo jusqu'à la scène finale. Un roman qui nous laisse pantelant et ému, terriblement ému. Un beau roman et une écriture sensible que je ne vais pas manquer de retrouver le plus vite possible. C'est sûr!