L'effervescence du pianiste
Il a fallu que je lise sa nouvelle parue dans le tout nouveau numéro de Muze, N° 80 été 2015, pour que je me souvienne que j'avais commencé son recueil "L'effervescence du pianiste" cet hiver (recueil qu'elle avait eu la délicatesse de me dédicacer) et que je n'étais pas allée au bout de cette lecture. Non pas parce que je m'y étais ennuyée. Oh non! Mais parce que lorsque je lis un recueil de nouvelles, je ne le lis jamais en une fois. J'alterne ces lectures courtes avec des romans ou des essais et je me les offre, je m'en délecte, à pas comptés, l'une après l'autre pour faire durer le plaisir.
Alors certes cette fois-ci, le plaisir a vraiment duré, me direz-vous certainement. Mais je ne l'en ai que plus apprécié. Car après avoir eu le bonheur de découvrir une nouvelle d'Emmanuelle Cart-Tanneur (puisque c'est bien d'elle qu'il s'agit) dans mon Muze reçu mercredi dernier, j'ai pu m'imprégner pleinement de ses nouvelles-ci, parues chez Jacques Flament dans la collection Marges.
Ici 15 nouvelles composent ce recueil "L'effervescence du pianiste". 15 nouvelles dans lesquelles Emmanuelle Cart-Tanneur donne tour à tour la parole à des personnages, enfants ou adultes, ados ou seniors, mais aussi à des objets que l'on côtoie au quotidien.
Chacun prend vie sous la plume de l'auteur avec vivacité, ironie, évidence et sensibilité.
Tant et si bien qu'on ne sait plus vraiment si un objet ou une personne nous conte son histoire, toujours originale, toujours singulière, toujours émouvante. La proximité s'impose, domine et nous accapare. On se surprend à sourire ou à rire franchement tellement la situation se révèle incongrue et si nette, si réaliste et réalisable, mais on se laisse aussi facilement émouvoir par ces récits, ces mots avec lesquels Emmanuelle Cart-Tanneur s'amuse pour en faire des histoires pleines de spontanéité, de charme et même d'altruisme.
Chaque nouvelle est différente et pourtant on sent à la lecture de ce recueil comme un fil conducteur, un message que l'auteur insinue et nous fait comprendre et admettre avec une simplicité confondante.
Après m'avoir diablement séduite avec "Et dans ses veines coule la sève", Emmanuelle Cart-Tanneur récidive et me montre haut la main toute sa maîtrise de ce genre court mais ô combien délicat et percutant.