La Maison-Guerre
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C'est avec le huitième roman de Marie Sizun "La Maison-Guerre" paru chez Arléa que je participe au Mardi sur son 31 de Sophie cette semaine.
Ce roman, commencé hier matin, je l'ai presque terminé mais j'ai envie de vous dire que je fais durer le plaisir de cette lecture volontairement. J'en suis sous le charme et m'y sens comme enveloppée, protégée, à l'abri.
A l'abri des souvenirs de la narratrice, de sa nostalgie, de ses mystères, de ses secrets concernant cette maison de son enfance pendant la deuxième guerre mondiale et ce qu'elle y a vécu, à l'abri d'une évocation à la fois douce et forte, grave, et tellement, tellement tendre.
Dans ces quelque 270 pages, c'est à un incessant aller-retour entre passé et présent que nous invite Marie Sizun. Des émotions à jamais enfouies, mais non disparues, auxquelles la narratrice se raccroche et rappelle à elle quand le besoin s'en fait sentir, quand il y a urgence.
De Marie Sizun, j'ai lu "Plage" il y a quelques semaines. Une lecture qui, déjà, m'avait marquée, impressionnée. C'est avec un grand plaisir que je retrouve cette écriture puissante, lumineuse, rayonnante, et pourtant faisant montre d'une grande lucidité, à laquelle s'ajoute une sérénité bienveillante.
Tout n'est pas rose dans ce roman mais c'est l'enfance, son innocence, sa curiosité, ses questionnements et les réponses qu'elle devine, diffuses.
Au moment où Aurore, ma fille, réalise un court-métrage sur l'abri mental pour les besoins du concours d'admission à la Fémis, j'aurais presque envie de changer mon témoignage ou au moins de l'approfondir en incluant ce roman dans l'abri bienfaisant que me procure la lecture.
Extrait page 31 :
"Sur le parquet blond, la lumière dessine en arabesques noires le feuillage des rosiers. Je sais encore tout cela si bien.
La pièce se partage en deux, salon du côté de la fenêtre aux roses jaunes; salle à manger de l'autre, à droite, éclairée par une autre fenêtre qui ouvre sur l'arrière du jardin et reçoit le soleil du soir sur une grande table ovale, flanquée de lourds buffets."