Seule Venise
Je n'ai jamais lu de roman de Claudie Gallay malgré tout le bien entendu sur cet auteur. Aussi lorsque, au gré de mes déambulations entre les rayonnages de ma médiathèque La Passerelle, je suis tombée sur ce roman avec ce titre, je m'en suis de suite saisie, son résumé de quatrième me plaisant bien aussi. Puis samedi, sur une impulsion, j'ai demandé à mes "amis" Facebook s'ils pouvaient me conseiller des romans se déroulant à Venise (où j'espère vraiment aller un jour!) et ce titre m'a été proposé à la majorité! Je n'avais donc plus d'excuse pour ne pas le lire à mon tour. Surtout qu'après le gros coup de coeur ressenti dimanche, j'avais aussi besoin de me remettre et de m'offrir une lecture calme, douce et poétique.
J'ai commencé hier soir ce roman paru en 2009 dans la collection La Brune des éditions du Rouergue, ce qui me permet de participer ainsi au Mardi sur son 31 avec Sophie.
Cette histoire se déroule à Venise où vient d'arriver la narratrice pour oublier un amour malheureux et la douloureuse rupture qui l'a accompagné. Voulant définitivement rompre avec ce triste passé, la jeune femme a vidé son compte bancaire, se donnant ainsi la possibilité d'un séjour sans limite de temps. A Venise, elle loge chez Luigi dans un ancien palais du Castello au côté de résidents à demeure, un Prince Russe et un jeune couple formé par Valentino et Carla, danseuse. Au gré de ses sorties dans Venise, la narratrice tombe sur une petite librairie, tenue par un passionné des mots qui va lui faire aimer la littérature et sa ville. Cette découverte de Venise s'accompagne de ce que le Prince Russe, par son côté historique, et Carla, pour la musique et la danse, lui apportent également.
J'ai déjà bien avancé dans cette lecture dont j'apprécie la tranquillité de narration et la vision toute particulière de cette ville qui m'attire tant que Claudie Gallay nous en propose. Des petits chapitres courts, parfois d'un seul paragraphe, lui confèrent un rythme soutenu et lancinant à la fois. L'écriture est belle, émouvante, sensuelle et nous enveloppe dans un univers à part, comme protégé du reste du monde.
Petit extrait page 31 :
"-Je m'appelle Carla, elle dit en me tendant la main.
Une main chaude, sans bague.
Sur la table, le thé, le café, le beurre et les croissants. Le tout disposé dans des assiettes, sur des napperons de dentelles. Des vrais, en tissu, Luigi le dit, nous sommes chez les Bragadin."