Les Noëls blancs

Publié le par Martine

Les Noëls blancs

Pour son challenge Christmas Time, Mya Rosa nous invite à parler d'un conte en ce dimanche d'avant Noël.

Je ne suis pas tout à fait hors sujet puisque je reste dans le thème avec ce magnifique roman de Christian Signol "Les Noëls blancs" paru chez Albin Michel mais ce n'est pas vraiment un conte. Bien au contraire! Ce roman s'ancre dans une réalité des plus concrète en nous faisant découvrir la vie de la famille Barthélémy, fermiers métayers qui vivent dans la montagne, à la limite entre la Corrèze et le Puy de Dôme, là où les hivers sont forcément blancs durant les longs mois d'hiver...

Tout commence à l'aube du 1er janvier 1900, François, l'aîné des trois enfants Barthélémy se réveille le premier et entraîne à sa suite son frère cadet Mathieu pour voir ce qui a changé au cours de cette nuit de passage d'un siècle à un autre puisque leur instituteur leur a dit en classe que ce nouveau siècle serait porteur de nombreux changements! Hélas! Tout est identique à la veille, le paysage est toujours blanc de cette neige qui est sans doute encore tombée dans cette fameuse nuit où rien n'a changé. Il faudra la patience et la tendresse de leur mère, Elise, pour atténuer la déception des deux enfants. Les mois passent. François a 12 ans et est contraint d'abandonner l'école qu'il affectionne pour être placé comme garçon de ferme. Lorsque le père meurt, foudroyé, la famille doit aussi quitter les terres sur laquelle elle a longtemps vécu mais dont elle ne peut plus assurer la location. Tandis qu'Elise s'éteint doucement, Mathieu s'engage dans l'armée et part en Algérie et sa jeune soeur Lucie se fait engager comme domestique dans une riche demeure voisine.

Les années s'écoulent et on suit, avec beaucoup d'émotion, le destin de ces trois jeunes êtres, leur façon d'affronter les évènements qui bouleversent la première partie du 20e siècle, du Premier conflit mondial, avec ses combats dans les tranchées où, à l'issue d'une permission, François ne voudra pas retourner et ne devra la vie sauve que grâce à l'intervention de sa belle-mère, cousine du brigadier venu l'arrêter, jusqu'aux prémices de la guerre d'Algérie en passant par celle de 39-45.

Ce roman, c'est aussi la découverte des progrès qui ont jalonné toutes ces années, de la vie difficile mais simple en montagne à celle plus sophistiquée à Paris, de la haine vécue et ressentie de part et d'autre du Rhin et aussi, et surtout, cette régularité et cette persévérance à évoquer tous ces Noëls blancs de l'enfance de François, Mathieu et Lucie au gré des retrouvailles et séparations que la vie leur impose.

Bien sûr j'ai aimé lire ce roman. J'en ai apprécié chaque phrase, chaque paragraphe, chaque chapitre. J'ai aimé ces mots simples et pourtant si forts portés par la magnifique écriture de Christian Signol. Je me suis retrouvée un peu dans la vie rustre de ces paysans du début du 20e siècle, moi qui suis fille et petite-fille de maraîchers. Et j'ai d'autant plus apprécié l'authenticité de ces trois enfants, devenus des hommes et une femme à qui la vie ne fait pas de cadeau mais qui l'affrontent en toute sincérité. Toujours.

Les Noëls blancs
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