Sauf quand on les aime
/image%2F0991692%2F20140815%2Fob_4c2ade_sauf-quand-on-les-aime.jpg)
Privilégiée, je suis! J'ai eu la chance et le bonheur de pouvoir lire le dernier roman de Frédérique Martin "Sauf quand on les aime", publié chez Belfond, quelques jours avant sa sortie officielle hier, 14 août.
La chance, oui, de par mon activité de rédactrice littéraire, et le bonheur car Frédérique Martin est un écrivain que j'apprécie particulièrement que ce soit à travers ses nouvelles (L'écharde du silence, Le fils prodigue, Les filles d'Eve...) ou ses romans (Femme vacante, ou plus récemment Le vase où meurt cette verveine, également chez Belfond).
Avec ce nouvel opus, c'est dans un monde totalement différent que nous entraîne Frédérique Martin. Celui de la jeunesse actuelle, avec ses joies, ses peines, ses difficultés à vivre et à s'intégrer dans un monde économique et social qui l'empêche d'y trouver sa place.
Cette jeunesse, Frédérique Martin nous la fait découvrir avec Claire, Juliette et Kader, la vingtaine, qui, pour des raisons pratiques et matérielles, partagent le même appartement en colocation. Claire est violoncelliste, très peu sûre d'elle et vit de petits boulots : quelques heures de ménage, des cours particuliers ici et là. Juliette, elle, est fille unique, orpheline. et travaille dans un centre de loisirs pour enfants. Quant à Kader, malgré des études et un diplôme de travailleur social, il n'a trouvé qu'à s'employer en qualité de manœuvre.
L'histoire commence vraiment dans le train qui ramène Claire à l'appartement. Là elle assiste impuissante et silencieuse à l'agression, verbale dans un premier temps, de Tisha, jeune femme de son âge, par un autre jeune baraqué et sous l'emprise de la drogue qui se détournera finalement d'elle grâce à la diversion créée par une femme un peu plus âgée qui va prendre la peine de s'intéresser à lui. Mais le refus muet que lui a imposé Tisha, terrifiée, constitue un affront pour lui malgré tout. Un affront qu'il entend bien effacer un jour ou l'autre.
Entre temps, à la descente du train, Claire ose aborder Tisha et lui propose de venir passer la nuit d'abord, puis de s'installer avec elle et ses colocataires dans l'appartement.
Tandis qu'une douce idylle s'installe entre les deux jeunes femmes, que Kader a de plus en plus de mal à supporter la fin de non-recevoir que lui adresse Juliette non sans affection, intervient aussi dans leur petit cercle Monsieur Bréhel, leur voisin retraité qui aime à écouter Claire jouer du violoncelle.
La suite, je ne vais pas vous la raconter. Frédérique Martin le fait tellement mieux que moi!
Avec tact, délicatesse, authenticité, elle va nous parler d'amour, d'amitié, de sincérité mais aussi de mal de vivre, d'incompréhensions, de rage. Sous sa plume sensible, on va partager le drame horrible que ces jeunes gens et Monsieur Bréhel vont devoir affronter, supporter et apprendre à vivre avec. Mais l'auteur va aussi nous offrir un magnifique message d'espoir, nous montrer que, malgré tout, malgré la souffrance, la douleur, les larmes, la vie vaut la peine et que, quelque part, un renouveau est possible!
C'est beau. On a envie d'y croire aussi. Et c'est tout!...