Les Rochefort
/image%2F0991692%2F20140818%2Fob_29149b_les-rochefort.jpg)
S'il y a une chose que je suis heureuse d'avoir réussi à faire cet été, c'est de lire un bon pavé et ainsi avoir pu participer au challenge Pavé de l'été proposé par Brize.
Ce pavé, c'est "Les Rochefort", 617 pages au compteur, de Christian Laborie, paru dans la collection Terres de France des Presses de la Cité. Bon. J'avoue. C'est une collection que j'adore et je savais bien que cette lecture me serait cette fois encore des plus agréable. Même si, pour ma défense, je reconnais aussi que ce roman était le premier de Christian Laborie que je lisais, alors que la bibliographie de l'auteur est déjà conséquente! Je partais donc avec une double motivation: lire mon pavé de l'été et faire connaissance avec l'écriture de Christian Laborie.
Eh bien! Je vous l'annonce avec fierté. J'ai relevé ces deux défis avec un grand bonheur!
D'une part l'écriture de Christian Laborie est très agréable à lire, rythmée, alliant les descriptions géographiques à une fidèle retranscription des faits historiques, présentant une analyse des caractères d'une grande finesse et très en rapport avec la période traitée et sachant capter notre attention tout au long de cette longue et belle saga sans la moindre once d'ennui!
Et d'autre part, le style même de l'auteur, le sujet abordé et le fait d'en avoir fait une véritable saga familiale nous attachent à ce récit de manière indéniable et on ressent une véritable pointe de regret à quitter ces personnages hauts en couleurs au fur et à mesure qu'on s'approche de la fin. Finalement 617 pages, c'était bien peu et j'aurais bien suivi la famille Rochefort, et les Rouvière, sur quelques centaines de pages supplémentaires!
Mais qui sont donc ces deux familles aux destins étroitement liés?
La première, la famille Rochefort, qui donne son nom au titre du roman, est celle fondée par Anselme, héritier d'une usine de textile à Nîmes, qui fabrique la fameuse toile "denim" à l'usage premier de confection de pantalons de travail puis, plus tard, de nos fameux "jeans". Marié en premières noces à la fragile, mais riche, Eléonore, enceinte d'un autre homme, il élèvera sa fille Catherine presque comme la sienne avant d'épouser Elisabeth, d'une famille également fortunée, avec qui il aura quatre enfants : Jean-Christophe, Elodie, Sébastien et Faustine.
L'autre famille, les Rouvière, c'est celle que forment Donatien et Constance, propriétaires terriens aisés, vignerons, agriculteurs, bergers, et leurs trois filles Louise, Julie et Aline. Ce qui désole fort Donatien qui rêve d'avoir un fils à qui léguer sa propriété à sa mort. Et c'est ce qui le pousse à accepter l'idée de Constance en cette année 1905 : aller à l'orphelinat chez les Soeurs de la Charité et adopter un petit garçon de 7 ans. Ce sera Vincent Janvier, nommé ainsi pour être né en janvier 1898.
Cette même date à laquelle débute le roman lorsque, par une sombre nuit d'hiver, un homme en noir vient déposer un bébé tout juste né, un garçon, à l'orphelinat et qu'à la même période la famille Rochefort organise les funérailles de leur fille aînée Catherine, décédée mystérieusement.
Le destin de ces deux familles va se trouver lié lorsqu'Anselme Rochefort va vouloir marier son fils Jean-Christophe à Louise Rouvière pour consolider sa fortune par l'apport en dot de quelques terres gardoises et asseoir ainsi sa réputation de grand chef d'entreprise et de patriarche. L'histoire nous prend alors et nous fait suivre chacun des protagonistes de cette superbe saga de janvier 1898 au début des années 1930, nous faisant vivre à travers eux les grands évènements qui ont construit notre Histoire, nous faisant voyager au gré des destins des uns ou des autres et nous faisant découvrir les dessous pas toujours reluisants de ceux qui prétendent détenir la puissance et représenter la bonne société.
Un excellent pavé de l'été et un auteur que j'espère bien lire à nouveau!