D’une vie à l’autre
Comment parler de ce roman de Marie-Laure Bigand paru chez Laura Mare Editions sans craindre d’en faire trop ? Pourtant, encore une fois, je vais écrire que ce « D’une vie à l’autre » est un roman qui ne laisse pas indifférent, qui nous touche au-delà du possible et nous entraîne vers des trésors de réflexion à côté desquels on serait sans doute passé si on n’avait pas pris la peine d’ouvrir ce livre. Je m’explique.
Clarisse et Emilie sont deux jeunes femmes, bien dans leur époque, avec des préoccupations quotidiennes qui pourraient être les nôtres et qui n’auraient jamais du se rencontrer ! Pourtant c’est ce qui va se passer de manière totalement inattendue et, de cette relation hésitante d’abord, puis de plus en plus évidente, une magnifique histoire de femmes va naître et grandir sous nos yeux de lecteurs émerveillés.
L’intérêt de ce roman ne se situe pas vraiment dans son thème, assez généraliste au demeurant, mais dans la manière dont il est traité. Ce qui en fait toute sa différence et sa singularité. L’amitié, et même ici l’affection, qui lie deux femmes entre elles a toujours eu une consonance très forte. Des notions de complicité, de tendresse, d’amour aussi s’y développent et créent une relation unique. Dans ce roman, Marie-Laure Bigand nous offre tout ceci et bien plus encore. Cette histoire d’amitié entre Emilie et Clarisse, que tout oppose, va se révéler d’autant plus surprenante et incroyable qu’un fait nouveau tendant à vouloir nous apporter certaines explications va s’y trouver mêlé.
J’ai aimé ce roman non pas sur ce qu’il nous offre en matière de réflexion sur la relation gémellaire, quoique…, mais pour l’émotion qui s’en dégage. Avec adresse et une grande sensibilité, Marie-Laure Bigand nous livre un texte simple et agréable au rythme soutenu et captivant. J’ai aimé la tendresse qui imprègne ces pages, la complicité de cette relation qui grandit entre Clarisse et Emilie même si rien ne les y prédispose au départ, la délicatesse de ces mots sur lesquels on glisse, l’air de rien, et qui nous font revenir en arrière, sur une phrase, un passage, et nous interroger, après coup…
Pourquoi cette simple histoire m’a-t-elle autant émue ? Je ne le sais pas vraiment et je ne cherche pas forcément à vouloir le comprendre. Ce que j’en retiens plus sûrement, c’est que cette lecture m’a apporté un sentiment de paix et de sécurité. Elle m’a rassurée et confortée dans certaines visions que j’ai de l’existence et des relations humaines, notamment cette notion de confiance sans laquelle rien ne peut se faire vraiment. Et ça, pour moi, ça n’a pas de prix !...