Le pavillon d'été

Publié le par Martine

Le pavillon d'été

Le pavillon d'été, c'est le petit logement que la famille Vial attribue à Coraline, titulaire d'un master de Lettres et Communication, lorsque, au chômage depuis quatre mois et ne trouvant aucun emploi à la hauteur de sa formation, cette dernière accepte de travailler chez cette famille comme employée polyvalente dans leur résidence secondaire à Arcachon pendant les quatre mois de la saison estivale. Autant dire que la sous-qualification est flagrante! Mais comment faire quand il faut quand même payer son loyer, ses charges et ... manger? Car sous ce poste au titre assez ambiguë se cache ni plus ni moins que les fonctions d'une "bonne à tout faire"!

Certes Coraline peut en faire abstraction. C'est d'ailleurs bien ce qu'elle fait. Mais c'est compter sans la présence d'Antoine, troisième fils de cette famille aisée qui, lui, ne fait pas abstraction de l'attirance qu'il ressent envers Coraline...

Le pavillon d'été, c'est aussi le titre de la nouvelle "Sentiments" que Frédérique Trigodet signe cette semaine dans le magazine grand tirage "Nous Deux". J'ai connu ce magazine il y a trèèèèès longtemps. Ma mère le lisait quand j'étais petite (en parallèle avec "Mode de Paris" qui ne semble plus exister) et j'aimais beaucoup lui "chiper" ses magazines pour y lire les nouvelles, le roman feuilleton et ... les romans photos (qui y sont toujours présents également!)

Je connais et j'apprécie l'écriture de Frédérique Trigodet (plus connue sous le pseudo d'Emma Bovary sur Facebook) depuis la revue Prose, consacrée à la nouvelle, qu'elle a créée et gérée pendant quelques années. Je l'ai retrouvée (son écriture!) et de nouveau beaucoup appréciée un peu plus tard dans les nouvelles qu'elle a publiées chez l'éditeur numérique Ska (et ma liseuse lui dit encore merci). J'aime son humour caustique et assez féroce, la noirceur dont elle teinte ses écrits à volonté, la sensualité qu'elle sait y glisser également. Mais là, dans ce "Pavillon d'été", aucune trace de ce qui fait cette marque d'écriture de Frédérique Trigodet. Et la surprise s'avère totale. Car, si ce texte est pétri de doux (et bons) sentiments, on n'y est pas pour autant dans la guimauve. Bien au contraire. Sur une base des plus réalistes (la difficulté des jeunes (et moins jeunes) à trouver un travail à la hauteur de leur qualification ou même simplement un travail), Frédérique Trigodet tisse une histoire sensible, délicate et sincère. De quoi nous prouver, si besoin était, que lorsqu'on sait écrire, et bien écrire, le talent s'exprime et se révèle toujours.

Trois autres nouvelles figurent également au sommaire de ce numéro de "Nous Deux" : une Historique "Je n'avais jamais vu la mer" sur fond de premiers congés payés en 1936, une Émotion "Le droit d'être père" sur les revendications bien légitimes d'un père séparé en demande de son droit à tenir sa place auprès de sa fille et une Suspense "Justice céleste" sur les conséquences d'une bavure policière et son ultime dénouement 20 ans plus tard.

A noter vis à vis de cette dernière que j'ai entendu ce matin aux informations locales qu'une bavure quasi identique s'est déroulée en mai dernier dans une ville proche de chez moi. Troublante coïncidence ou quand la réalité rejoint la fiction sans l'atteindre.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
Merci Martine! :) Pour toutes ces gentilles choses qui me font chaud au cœur et me donnent envie de continuer à raconter des histoires. D'ailleurs, il y en aura d'autres dans Nous Deux (la prochaine sera publiée en septembre).<br /> Et oui, tu as vu, moi aussi j'ai été surprise quand je me suis relue... Je me suis demandée où était passée ma plume noire et caustique, mais elle est toujours là et elle devrait se manifester à nouveau chez Ska en 2017, normalement.
Répondre
M
Pfouuuuu c'est loin 2017!!! Bon ben je rachèterai Nous Deux alors!!! ;-)<br /> Merci Emma!