Lecture en parallèle
Cette semaine, je me suis "amusée" à lire en parallèle, un chapitre en anglais, un en français, ce roman Cosy mystery de Fiona Grace "Une villa en Sicile-Meurtre et huile d'olive". Un choix déterminé à la fois par le titre et la couv très attirante. Et la volonté de lire enfin un roman dans la langue de Shakespeare, même si celui-ci atteint à peine les 200 pages!
Cette expérience m'a été bénéfique puisque non seulement j'ai lu une histoire des plus agréable, drôle et sympathique, mais en plus j'ai pu comparer les tournures de phrases, commencer à me familiariser avec les expressions et leur traduction en français et juger en même temps de la qualité de cette traduction justement. Et c'est là que le bât blesse. D'une part parce que j'y ai relevé un certain nombre de fautes d'accords ou de sens, qui ne gênent pas la compréhension certes mais qui, moi, me dérangent beaucoup. Et d'autre part parce que j'ai eu beau chercher, je n'ai pas vu mention du nom de la traductrice ou du traducteur. Et ça, ça m'interroge beaucoup.
Cette mise au point effectuée, qu'en est-il de l'histoire proprement dite?
Audrey, 34 ans, vit à Boston où elle exerce comme vétérinaire au sein d'un cabinet de soins animaliers. A cause de sa silhouette menue et de son air juvénile, la jeune femme a bien du mal à se faire accepter et par ses collègues, et par la clientèle qui s'adressent à elle de manière condescendante, la considérant davantage comme une subalterne, voire une stagiaire que comme professionnelle diplômée.
Cette situation a le don de l'exaspérer de même que ses échecs successifs dans ses relations amoureuses avec des hommes qui la traitent avec légèreté comme c'est encore le cas lors de la soirée des anciens élèves de son lycée où, outre le fait de passer complètement inaperçue, elle se voit aussi invitée à une partie de jambes en l'air dans le vestiaire par celui-là même dont elle était folle amoureuse 15 ans plus tôt.
Alors quand, en plus, son loyer augmente du simple au double, c'en est trop pour la jeune femme qui, sur une impulsion, achète en ligne une maison à un dollar en plein coeur de la Sicile, s'engageant à la rénover, démissionne et s'envole vers l'île paradisiaque.
Sauf qu'il s'en faut de peu qu'elle reparte illico presto tant sa déception est grande face à l'ampleur des travaux à réaliser. Ne voulant pas renoncer trop vite, Audrey s'attaque à la remise en état de sa nouvelle demeure, prise un peu en pitié par les habitants de cette charmante bourgade sicilienne et de haut par les ouvriers engagés pour retaper la villa en face de la sienne. Mais elle est bientôt contrainte de ne pas quitter l'île quand elle découvre le corps sans vie du chef des travaux voisins, le même avec qui elle a eu une vive altercation la veille, et que la police locale la considère comme principale suspecte. Dès lors Audrey n'a plus d'autre solution que de découvrir le véritable assassin, quitte à se retrouver dans des situations bien embarrassantes...
Si j'oublie les impressions citées plus haut, cette lecture très agréable m'a beaucoup plu. J'y ai apprécié le ton humoristique employé par l'auteure tout du long, sa vision réaliste de ces maisons (proches de la ruine) à 1€ qui fleurissent sur le net et même dans des revues sérieuses sur l'Italie, et l'enquête menée par la jeune femme, son affection pour Nick, le renardeau qu'elle a recueilli et soigné, ses échanges plein d'incompréhensions avec la police, l'accueil partagé que lui réservent ses nouveaux concitoyens entre pitié, bienveillance, agacements et leur attente quant à son installation en tant que vétérinaire.
Une très bonne découverte avec ce premier tome de la série Une villa en Sicile que j'entends bien poursuivre et que je compte pour le challenge de Sharon Polars et Thrillers.