Presque ensemble
C'était trop beau pour durer. Et il fallait bien que ça arrive. Qu'un premier roman de la sélection de janvier des 68 premières fois m'ennuie, voire me tombe carrément des mains, et cela à plusieurs reprises. Je n'ai pas accroché à ce roman de Marjorie Philibert, paru chez JCLattès. Je m'y suis ennuyée et cela faisait bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé. J'ai dû insister, vraiment, pour terminer cette lecture. J'attendais un petit quelque chose, une étincelle, un déclic qui m'aurait donné envie de tourner les pages un peu plus vite. Mais non. Rien. Je suis restée à côté, à regarder Victoire et Nicolas s'ennuyer ensemble, et à m'ennuyer avec eux...
Tout commence le soir de la finale de la Coupe du Monde de foot en 1998. Vous vous souvenez? Et un, et deux, et trois, zéro. Quelle ambiance! Quelle joie! Quelle euphorie! Il n'en faut pas plus pour pousser Victoire et Nicolas, qui viennent de faire connaissance, à passer la nuit ensemble. Et même, à commencer une histoire d'amour. Enfin... plutôt une liaison... qui s'installe, qui dure, qui s'éternise... comme si les deux jeunes gens avaient peur de la vie et se contentaient de cette histoire qui leur est ainsi offerte.
Pourtant il aurait suffi de peu pour que cette histoire s'enflamme. L'allégresse des premières pages nous y prépare. On ressent une certaine connivence, de la complicité. A défaut de complémentarité, Victoire et Nicolas ont des points communs, qui font qu'ils sont bien ensemble. Mais rien de transcendant, en fait. Rien qui vaille la peine de s'installer, volontairement, dans cette routine qu'ils se créent de toute pièce, cédant la place, trop tôt, bien trop tôt, à des habitudes de vieux couple, de celles qui renforcent normalement la relation parce qu'elles sont remplies d'affection et de tendresse.
Dans cette histoire, il n'y a rien de tout ça. Seulement une grande monotonie, parfois entrecoupée par un week-end ou quelques jours inattendus, mais bien trop rarement. Et cette monotonie, cet ennui deviennent une vraie tristesse, voulue ou renforcée par ce récit plat et sans relief.
Alors, peut-être est-ce ma faute tout simplement? Je ne suis pas de la même génération que Victoire et Nicolas et je suis également très "fleur bleue", vivant souvent (comme me le dit régulièrement ma fille) dans le "monde des Bisounours". Mais moi, j'ai envie de croire aux belles rencontres, envie de croire aux belles histoires d'amour et je n'ai pas trouvé ces émotions ici. Dans "Presque ensemble", il y a "presque" et cet adverbe, dans ce titre, dans ce roman, est vraiment de trop.
Là où la quatrième de couverture nous annonce l'exploration "avec brio du sentiment amoureux à l'épreuve du quotidien", je n'ai ressenti qu'ennui et une longueur démoralisante. Dommage. Pour moi.