Meurtre au pont du Diable

Publié le par Martine

Meurtre au pont du Diable

Il en faut peu pour être heureux, chante Baloo à Moogli dans le dessin animé Le livre de la jungle. Je viens de vérifier avec bonheur ce précepte en lisant ce roman de Jean-Baptiste Bester "Meurtre au pont du Diable" qui réunit deux genres littéraires que j'affectionne particulièrement : le terroir et le polar. 

Le terroir, tout d'abord, puisque ce roman, paru dans la collection France de toujours et d'aujourd'hui des éditions Calmann-Lévy, a la très bonne idée de se dérouler à Briançon, dans les Hautes-Alpes, de nos jours. Polar ensuite, puisque, comme son titre l'indique, il y a meurtre et donc enquête et résolution.

Le meurtre en question est celui d'Agnès Ladoucette, médecin très connue et appréciée à Briançon, dont on vient de retrouver le corps au pied du pont d'Asfeld, le fameux "Pont du Diable", dans le lit de la Durance. L'émotion est vive parmi la population et même au commissariat, dès que l'hypothèse du suicide est rejetée. Qui en effet a pu attenter ainsi à la vie de cette femme, sans histoire et estimée du plus grand nombre? C'est la question à laquelle doit répondre le commissaire Pierre Chancel et l'enquête qu'il doit résoudre le plus vite possible, surtout lorsqu'un deuxième meurtre a lieu sur la personne du cousin d'Agnès, puis un troisième sur celle du dealer soupçonné dans un premier temps d'être l'assassin du médecin. Cette affaire se complique vraiment. Toutes les pistes se croisent et se décroisent à souhait.

Et l'enquête prend une toute autre tournure quand le commissaire Chancel reconnait avoir eu une liaison avec Agnès bien des années plus tôt quand il occupait son premier poste d'inspecteur à Paris, un aveu qu'il va bien devoir faire à sa compagne actuelle Marie, mère de leur petite Bonnie. Et que, en plus, le médecin que tous pensaient parisienne, s'avère être originaire de Lille d'où elle a été chassée par sa famille bien-pensante à la suite d'un scandale familial. Les nerfs du commissaire sont ainsi soumis à rude épreuve et davantage encore quand le Préfet lui impose la présence de la journaliste du Dauphiné, Claire Ambrosini, au commissariat afin de calmer les ardeurs de la presse locale et faire taire la taupe qui transmet des informations confidentielles à la journaliste. Heureusement, Chancel peut encore trouver quelque répit lors de ses séances de zazen au Dojo où il prend plaisir à partager ses connaissances sur cette pratique avec la jeune et jolie Sophie, tout juste installée à Briançon...

J'ai lu ce roman pratiquement d'une traite. Appréciant d'abord de me "trouver" en terrain connu, pour être déjà allée quelques fois dans cette belle région, encore sauvage par bien des aspects, de Briançon, Gap et ces Hautes-Alpes. Une atmosphère et des paysages superbement rendus par Jean-Baptiste Bester. Puis me laissant prendre au jeu de l'enquête ensuite. Les multiples rebondissements rondement menés, les périodes de découragement alternant avec les phases d'euphorie lorsqu'un événement nouveau semble faire progresser les investigations du commissaire et de ses hommes. Les caractères finement dressés également, chacun ayant sa part d'ombre comme ses côtés plus lumineux et plus sincères, authentiques. Jusqu'aux derniers bouleversements qui vont précipiter la fin et nous laisser abasourdis par ses révélations totalement inattendues. 

Ce fut réellement un grand bonheur de lecture que m'a offert Jean-Baptiste Bester en me mettant en présence de ce commissaire que j'aimerais bien retrouver dans une prochaine enquête, et en nous offrant, à nous, lecteurs, un récit magistralement orchestré, très rythmé, avec ses émotions savamment dosées. Juste comme il faut. 

Cette lecture me permet de participer à mon challenge "Le terroir du mois" et au Mois du polar de Sharon.

 

Meurtre au pont du Diable
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S
Je prends note... s'il croise ma route à la bibli!
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M
J'espère que ce sera le cas! Merci Sharon!
M
C'est vrai qu'il y a l'air d'avoir du rebondissement on ne doit pas s'ennuyer une seconde avec ce polar... je note. Bon weekend
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M
Passionnant de la première à la dernière page! Merci Manika