Le garçon sauvage

Publié le par Martine

Le garçon sauvage

Première lecture parmi la sélection du Prix de La Passerelle 2017, "Le garçon sauvage" de Paolo Cognetti est paru aux éditions Zoé dans sa traduction française d'Anita Rochedy.

Récit autobiographique et initiatique, cet ouvrage m'a d'abord un peu ennuyée. Ce qui m'a intriguée car j'avais commencé à le lire en italien l'été dernier et laissé tomber cette lecture qui ne parvenait pas à retenir mon attention, me disant que mon vocabulaire et mes connaissances de la langue italienne étaient encore trop faibles. Et puis là, surprise, voilà que le même ressenti revient et pourtant, forcément, cette fois-ci la barrière de la langue n'était plus là. Ce qui m'a quand même incitée à poursuivre un peu avant de laisser tomber une dernière fois. Et j'ai bien fait! Ô combien! Car, petit à petit, je me suis laissée aller à cette lecture, à ce récit, à ces découvertes, à ces émotions, à ce vécu et tout ceci m'accompagne encore quelques jours après avoir refermé ce livre.

Paolo, la trentaine, vit des jours difficiles à Milan. L'hiver n'en finit pas de durer. Paolo n'arrive plus à aligner deux phrases à la suite, ce qui, pour quelqu'un qui vit de sa plume, est assez ennuyeux. D'ailleurs, c'est bien de cela qu'il s'agit. Paolo s'ennuie.C'est pourquoi lorsqu'un ami d'enfance l'invite dans le Val d'Aoste pour veiller sur sa propriété montagnarde, il accepte avec soulagement ces quelques semaines, loin de la vie citadine, pendant lesquelles il espère bien se ressourcer, retrouver l'envie d'écrire et, peut-être même, se retrouver aussi.

Le voici donc, dans ces montagnes, isolé, en pleine nature, n'ayant pour tout contact avec la société que les paysans et ruraux du coin et les animaux de la bergerie mais aussi ceux, plus sauvages, qui vivent dans cette nature lui conférant, parfois, un aspect hostile, du moins aux yeux des citadins. C'est alors que le récit s'anime, prend vie vraiment. A travers les expériences, hors normes, que Paolo va vivre. Dans ces paysages de montagnes, à la fois majestueux et terrifiants. Dans ce quotidien, simple et essentiel, où chaque geste compte, où chaque pensée prend sens, où les émotions surviennent et nous étreignent aux moments où on s'y attend le moins. Dans les pas de Paolo, on a alors le sentiment d'être à l'écoute. De la nature d'abord. Des autres, hommes et animaux ensuite. De soi-même enfin. Et c'est ce sentiment-là, unique, qui apporte la force et la beauté à ce récit. Une rencontre véritable avec nous.

J'ai alors compris que l'ennui ressenti dans les premières pages étaient une volonté manifeste de l'auteur, pour bien éprouver ce qu'il ressent, à ce moment-là de sa vie, et qu'il a le besoin vital de laisser. Tout cet apprentissage, toutes ces réflexions, toutes ces expériences tentées sur la base de souvenirs d'enfance ou parce que la situation du moment l'exige, prennent du sens et nous poussent à tourner les pages, l'une après l'autre, à la fois en retenant son souffle et en respirant profondément.

Sous-titré "Carnet de montagne", ce récit m'a aussi longuement évoqué nos Alpes, Savoie et surtout Haute-Savoie, deux départements où j'aime aller et qui sont les pendants directs de cette belle Vallée d'Aoste.

 

 

 

 

Le garçon sauvage
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M
Ho il devrait me plaire celui là j'aime beaucoup ce genre de livre .. et ce genre de vie !
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M
Alors, tente!!! Bonne lecture, Manika!
M
J'aime beaucoup ces livres qui nous « obligent » à ralentir. Mais, il faut vraiment trouver le bon moment pour les ouvrir, être « disponible ».
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M
Tu as raison. Mais parfois ils s'imposent malgré tout, même si ce n'est pas le bon moment. Et ils ont raison!
A
J'ai beaucoup aimé cette lecture et je n'avais eu aucun mal à y entrer.
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M
Tant mieux! J'ai beaucoup aimé moi aussi après mes petites difficultés du début! :-)